Après être parvenu à insérer un petit V-8, sous le capot de la dernière mouture de la Comet, première génération, la marque était prête à montrer de vrais muscles et à être digne d’avoir la réputation de voitures capable de vraies prestations. La Comet se présentait en quatre Séries, en 1964. Toutefois, une seule était motorisée par le nouveau V-8 de 289 p. c. de cylindrée, comme motorisation de base. Il s’agissait de la Cyclone, deux portières à toit rigide, qui préparait la métamorphose de la Comet en voiture triviale et anémique en l’une des plus redoutables voitures haute performance de la décennie. Alimenté par un carburateur à quatre corps, le V-8 289, produisait 210 ch et 300 livres/pied. Les transmissions offertes étaient la trois et la quatre rapports, manuelles, en plus de la Merc-O-Matic à trois rapports, qui remplaçait celle à deux rapports. Petit à petit, les ingénieurs construisaient des véhicules de plus en plus performants. Les autres Comet, incluant la Caliente, arrivaient avec le six cylindres, mais offraient, en option, le V-8 260 et le nouveau V-8 289.
L’intermédiaire Meteor disparaissait des salles d’exposition, victime de ses ventes anémiques. La Comet devait donc occuper le créneau des compactes et celui des intermédiaires. Pour ce nouveau rôle, elle adopta des roues de 14 pouces, montées sur un empattement de 114 pouces, alors que sa carrosserie subissait des changements profonds, afin de mieux cacher les gênes qu’elle partageait avec la Falcon. Ses phares étaient demeurés horizontaux, placés dans une calandre convexe. Ses ailerons avaient été réduits à leur plus simple expression, ce qui améliorait la beauté de ses flancs, qui étaient rehaussés par deux moulures longitudinales. À son arrivée sur le marché, la Cyclone reçut un accueil mitigé, avec son prix de vente fixé à 2 655,00 $ US (3 748,00 $ CAN). Seulement 7 454 trouvèrent preneurs. Elles avaient pourtant tout ce qu’il fallait, pour plaire aux jeunes amateurs de hautes performances. Les modifications apportées à la carrosserie de la Comet 1965, consistaient en un changement de position des phares, qui passaient de l’horizontale à la verticale. Sa calandre était nouvelle, tout comme l’arrière qui était devenu moins flamboyant avec des feux de position devenus rectangulaires. Les côtés avaient encore deux moulures, mais elles étaient devenues à peine perceptibles.
À l’intérieur, les incontournables sièges baquets, confectionnés en vinyle plissé, étaient séparés par une console. Le volant en imitation de bois avait trois rayons. Les enjoliveurs de roues étaient chromés. La puissance du V-8 289 de la Cyclone avait été augmenté à 225 ch et son couple à 305 livres/pied. Il était alimenté par un carburateur quatre corps, alors que son taux de compression s’élevait à 10:1. Les autres Comet étaient motorisées par la version de 200 ch, avec un carburateur deux corps. La liste des options comprenait un toit de vinyle noir ou blanc, un ensemble de suspension robuste, comprenant des amortisseurs et des ressorts renforcés, un ensemble Rallye comprenant un chronomètre et un tachymètre et une jauge à pression. Le moteur n’était pas oublié, avec tous ses accessoires chromés. Des drapeaux à damier étaient fixés sur les ailes arrière, voulant démontrer que la volonté de faire de la Cyclone un bolide n’était pas des velléités, et qu’elle offrait de bonnes prestations. Une Cyclone 1964, motorisée par le V-8 289 de 210 ch, pouvait accélérer de 0 à 60 m/h en 9,7 secondes et faire le quart de mille en 16,2 secondes à 80 m/h. En 1965, grâce au gain de 15 ch, le 0-60 diminuait à 8,8 secondes. La Cyclone était visiblement sur la bonne route. La production augmenta, en 1965, pour atteindre 12 347. Ce chiffre était une bonne nouvelle et un indicatif des choses à venir, mais n’était pas très significatif sur la production totale de Mercury.
La Cyclone passait plutôt inaperçue, dans le monde des musclées, composé des GTO, des Hemi, des SS et des Mustang, qui elles, recevaient tous les éloges. Par contre, elles accaparaient de plus en plus les projecteurs en montrant leur fougue sur différents fronts. Quatre Cyclone motorisés par le V-8 289, version 271 ch, se présentèrent sur la piste de Daytona, pour y parcourir la distance de 100 000 milles, à une vitesse moyenne de 105 m/h. La prestation se termina sans qu’aucun problème mécanique n’assombrisse l’exploit. À la même période, une équipe, à bord de Comet Caliente 1964, participait au East African Safari Rally. Un autre rallye fut couru par des Comet. Elles étaient parties d’Alaska pour se rendre jusqu’à la Terre-de-Feu, en Amérique du Sud. Tous ces exploits sportifs avaient prouvé la fiabilité et la robustesse de la Comet. Malheureusement pour Mercury, ses ventes ne se sont jamais vraiment envolées.