DELOREAN 1983

Ecrit par René St-Cyr | 2013-08-15

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Qu’est-ce qui peut pousser un homme à se lancer dans la production d’une automobile? Vouloir assurer la pérennité de son nom? Avoir un Égo qui le pousse à chercher la gloire, malgré les difficultés insurmontables, que suppose le lancement d’une marque d’automobile? Des centaines d’individus se sont risqués à vivre cette aventure. Très peu ont réussi. En fait, la seule compagnie éponyme, qui a été construite étape par étape, par le même homme, et qui est encore dans sa famille, est celle fondée par Henry Ford, en 1903, la Ford Motor Company. Un de ces téméraires décida de se lancer dans cette aventure, en fondant sa propre compagnie, en janvier 1974. Son nom était John Zachary DeLorean (6 janvier 1925 — 19 mars 2005). Son grand rêve était de fabriquer une voiture sport, avec le moteur monté à l’arrière À cette époque, John DeLorean était bien connu dans le monde de l’automobile. Il a été à la tête de la Division Pontiac de General Motors, au cours des années soixante, puis passa chez Chevrolet. Il n’a toutefois jamais ajouté à son CV le fait d’avoir lancé la Vega, lors de son passage chez Chevrolet...

Fils d’un ouvrier travaillant chez Ford, il avait obtenu son diplôme en ingénierie mécanique. Il travailla chez Chrysler, puis chez Packard, pour finalement arriver chez GM, où il gravit les échelons jusqu’à la direction de Pontiac. Toujours habillé avec des vêtements griffés, à la fine pointe de la mode, il était auréolé par le succès qu’a connu la Pontiac GTO. Bel homme, bientôt, la gent féminine l’avait dans sa mire, bien que ses détracteurs le qualifiaient de vaniteux, impulsif et de dominateur. Avec un salaire de 650 000, $, il pouvait se payer quelques escapades. Il ne s’en privait d’ailleurs pas. Il fut vu au bras de Ursula Andress, Raquel Welch et Tina Sinatra. En 1972, il rencontra la top modèle Cristina Ferrare, à peine 25 ans, plus jeune que lui. Sans doute par souci d’économie, ils décidèrent de demeurer sous le même toit... Sa vie dissolue, faisant trop souvent les premières pages des journaux de Détroit au gout des dirigeants chez GM, DeLorean décida donc de se mettre lui même à la porte...

Avec son pédigrée, il avait ce dont il avait besoin pour réaliser son rêve, fabriquer une voiture sport. Il exerça ses talents de vendeur de rêve avec beaucoup de célérité. En seulement quelques mois, il était parvenu à convaincre 345 concessionnaires à investir chacun 25 000, $, pour un total de 8,6 millions. Il ajouta environ 3 millions en concluant un partenariat avec une marque d’autos sport, puis 18 millions en partenariat avec une société de recherches, puis obtint 25 millions de la Bank of America. Il traversa l’Atlantique pour y continuer sa quête du Graal. Il trouva une oreille attentive en Irlande du Nord. L’Irlande était alors en pleine guerre civile, avec l’IRA. La Irish Republican Army menait une guérilla contre le Gouvernement anglais. Le pays avait un besoin pressant d’emplois. Bon négociateur, DeLorean reçut un prêt garanti de 135 millions de Livres, du Gouvernement britannique. Il pouvait alors construire son usine, profiter d’une main-d’oeuvre bon marché, d’un débouché sur le marché européen, tout en étant bien soutenu par les banques anglaises, grâce à une vague promesse de 2 500 emplois. Que demander de plus? Afin de réaliser son rêve, il s’entoura d’une équipe de gens chevronnés provenant du monde de l’automobile, américain et européen. Le dessin de la carrosserie lui fut offert par le stylicien italien Giorgetto Guigiaro, dessin qui avait été refusé par Porsche. Un premier prototype fut construit, en octobre 1976. Au début, la nouvelle voiture qui portait le nom de DMC-12 (DMC, pour DeLorean Motor Company, et 12 signifiant le prix de vente devant être fixé à 12 000, $). Elle devait être motorisée par le moteur Comotor Wankel de Citroën. Les problèmes de consommation excessive et de pollution, inhérents à ce moteur, les firent abandonner cette voie. Leur choix se porta finalement sur le V-6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo)

L’urgence de mettre la production en marche les obligea à apporter d’autres changements. Au départ, le châssis devait être construit en un alliage de plastique et de fibre de verre. Comme cette technologie n’était pas encore au point, ils se tournèrent vers Collin Chapman, qui utilisa un châssis de Lotus Esprit, modifié, pour régler le problème. Toutefois, comme ce châssis était en acier, le poids de la voiture, étant déjà assez élevé, avec sa carrosserie en acier inoxydable, cette surcharge pondérale devint un handicape aux performances de cette dernière. Une fois l’usine construite, la production débuta. L’assemblage des voitures se faisait par équipe, comme cela se faisait chez Volvo. La mise en marché de la DMC-12, prévue pour le début de l’année 1979, ne se réalisa qu’en janvier 1981, alors que quelques voitures sortirent enfin de l’usine. Les ouvriers embauchés pour assembler les voitures étaient sans aucune expérience. La qualité de l’assemblage était tellement exécrable, que les voitures durent être démontées et assemblées de nouveau. Il fallut attendre jusqu’en 1982, avant que la plupart des problèmes soient résolus. À partir de cette date, les DMC-12 furent vendues avec une garantie de cinq ans ou 80 000 km. Puis, à la fin de 1982, rien ne va plus. La DeLorean Motor Company fit faillite et la production cessa. Bien que la situation financière de la compagnie fut déjà précaire, avec la gestion erratique de John DeLorean, qui avait tendance, selon les rumeurs, à garnir son portefeuille personnel en premier, le coup fatal à la compagnie fut porté par l’arrestation de ce dernier par le FBI, pour trafic de cocaïne. Environ 9 200 DeLorean auraient été produites. D’autres sources avancent le chiffre de 8 583 ou 8 563 ou 8 553. Faites votre choix. Notre vedette a été assemblée en 1983. Elle fait probablement partie des 100 voitures ayant été assemblées après que la faillite eut été déclarée. Elle appartient à M Yvan Caron. Selon ce dernier, elle provient du groupe des 87 DeLorean qui furent exportées à Toronto, pour être vendues au Canada. Au moment d’écrire ces lignes, des rumeurs affirment qu’une DeLorean électrique serait lancée en 2013, à un prix de vente dans les 6 chiffres.  

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