PACKARD CARIBBEAN 1955

Ecrit par René St-Cyr | 2013-09-12

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Au début des années cinquante, pratiquement tous les constructeurs d’automobiles se sont mis à jongler avec l’idée de mettre sur le marché une automobile, haut de gamme, à production limitée.  General Motors a certainement été le champion, toutes catégories, dans ce rayon, avec ses Eldorado, Fiesta et Skylark.

Packard, malgré ses ressources inférieures à celles de GM, se devait donc de répondre.  De l’aide était toutefois en vue, avec la proposition de Russell Feldman, président de la compagnie Henney Motor, fabricant de corbillards, montés sur des châssis de Packard.  Il voulait construire une voiture sport, pour Packard.  Le président de Packard, Hugh Ferry, accepta, bien conscient que beaucoup de ses concurrents, GM, Hudson, Nash étaient déjà dans ce créneau.  Il avait besoin d’avoir ce genre de véhicule, pour augmenter l’achalandage, dans les salles d’exposition de ses concessionnaires, s’il ne voulait pas se faire damer le pion.

La collaboration entre Packard et Henney commença, par une auto de rêve, deux passagers, nommée Pan American, en 1952.  Elle a été dessinée par le stylicien de Packard, Richard Arbid.  Plusieurs exemplaires furent construits, quatre ou six, selon les sources.  Les couts de production étant trop élevés, pour la construire, elle ne fut jamais mise sur le marché.

Hugh Ferry ayant prit sa retraite, il fut remplacé par James Nance, débauché de chez Hotpoint.  Beaucoup plus agressif, il décida d’opter pour une solution de rechange, en construisant une quatre places.  Le nouveau stylicien chez Packard, Dick Teague, fut chargé d’adapter le dessin de la Pan American à la carrosserie de la Packard.  La Caribbean venait de naitre.  Annoncée au public en janvier 1953, elle fut mise en production deux mois plus tard.  Elle fut présentée comme étant la voiture sport la plus prestigieuse.  Ce qu’elle n’était pas.  Prestigieuse sans doute, mais le fait d’être une voiture sport, avec un empattement de 122 pouces et une masse de 4 400 livres, nous permet de garder un petit doute sur ses qualités de sportive...

La Caribbean était construite sur la plateforme de la décapotable.  Or, ce qui posait problème était que cette décapotable était une Clipper, soit le modèle d’entrée de gamme, chez Packard.  En fait, cette dernière était dans le même créneau que la Buick, plutôt que dans celui occupé par Cadillac.  Pour cacher ses origines modestes, Dick Teague modifia les ouvertures de roues, emprunta les feux arrière des grosses Packard, ajouta des baguettes de flanc chromées, des enjoliveurs également chromés aux ouvertures des roues, une roue de secours Continental, des roues de broche, chromées, et une fausse entrée d’air sur le capot, empruntée à Pan American.  Les intérieurs étaient confectionnés de tissus de qualité, alors que la sellerie était de cuir.  Pour confirmer l’appartenance de la Caribbean à la gamme de prestige, le prix de vente fut fixé à 5 210, $, soit près de 1 000, $ plus élevé que celui d’une Cadillac décapotable Série 62.

Le moteur utilisé était le vénérable huit cylindres en ligne de 327 p. c. de cylindrée.  Son vilebrequin était supporté par cinq paliers.  La boite de vitesses automatique Ultramatic était offerte en option.

Le résultat était une voiture aux lignes nettes.  La réception fut passablement bonne.  Elle se vendit en plus grande quantité que la Cadillac, avec 750 Caribbean, contre 532 Cadillac Eldorado, 458 Oldsmobile Fiesta.  Seule Buick la dépassa avec 1 690 Skylark.

Mille-neuf-cent-cinquante-quatre apporta quelques raffinements.  Les ouvertures des roues devinrent plus carrées.  Une peinture deux tons fut ajoutée à la liste des options.  Le changement le plus remarquable fut l’arrivée du moteur huit cylindres en ligne de 359 p. c., avec une puissance de 212 ch.  Une hausse de prix substantielle était lénifiée par une foule d’équipements, offerts en option, devenue équipements courants, tels que la transmission automatique, la servodirection, le servofrein, les sièges, les vitres, l’antenne et le toit, tous actionnés par des moteurs électriques.  À cette liste, s’ajoutaient deux chaufferettes.  L’une sous le tableau de bord, l’autre sous le siège avant, ainsi que d’autres aménités, comme la radio, le lave-vitre et des pneus à flancs blancs, ainsi que la roue Continental à l’arrière et des roues de broche chromées.

L’année 1954, en a été une de tous les dangers, chez Packard.  Comme les autres compagnies indépendantes, telles qu’Hudson, Kaiser, Nash et Studebaker, Packard fut prise sous un feu croisé d’une guerre de prix entre Chevrolet et Ford.  Les ventes de toutes ces compagnies accusèrent une chute brutale, qui à plus ou moins longues échéances, leur sera mortelle. 

Les ventes, en baisse chez Packard, dont celles de la Carribean qui diminuèrent à seulement 400, provoquèrent un déficit qui obligea les gestionnaires, à reporter à plus tard le lancement de son nouveau moteur V-8, alors en plein développement.  À cette époque, seules Packard et Pontiac offraient encore des moteurs en ligne avec des soupapes latérales.  Avec la guerre à la performance qui débutait avec des V-8 à soupapes en tête, il était évident que les moteurs en ligne étaient devenus des anachronismes.  Le moteur de Packard avec ses 212 ch, était poussé à sa limite, alors que les V-8 de Chrysler avaient une puissance de 235 ch et ceux de Cadillac 230 ch.  Et ce n’était qu’un début.

Ceux qui avaient acheté une Caribbean 1954, malgré son obsolescence, avaient comme seule consolation d’avoir une auto beaucoup plus fiable mécaniquement que la toute nouvelle Caribbean 1955.

Cette année promettait, du moins sur papier, d’être un moment décisif dans l’histoire de la marque.  Bien que limité par une carrosserie dont le dessin datait de 1948, le stylicien Dick Teague, réussi à la mettre à jour en lui ajoutant un parebrise enveloppant, une calandre agressive, des flancs rectilignes décorés par de longues baguettes de flancs, qui se rendaient jusqu’aux feux arrière oviformes.  Le capot était enjolivé par deux fausses entrées d’air.  Sous ce dernier trônait le tout nouveau moteur V-8 de 352 p. c. de cylindrée capable de produire 275 ch.

La suspension, avec ses barres de torsion, était une merveille d’ingénierie.  Cette suspension permettait à une Packard de simplement flotter au-dessus des aspérités de la route.

Cette nouvelle Caribbean, montée sur un empattement de 127 pouces, pouvait regarder une Cadillac Eldorado dans les yeux et même la battre en accélération, avec un 0 à 60 m/h, en 11,5 secondes.  Avec un prix de vente fixé à 5 932, 00 $ ( 7 652, 00 $ CAN) seulement 500 trouvèrent preneurs.  Notre vedette fait partie de ce nombre réduit.  Elle appartient à M. Alain Roy qui lui a fait subir une restauration d’une durée quatre ans.  Les résultats de cette restauration sont un régal pour l’oeil.

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