CADILLAC ELDORADO 1967 — 69

Ecrit par René St-Cyr | 2014-03-03

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Quand Cadillac, présenta la nouvelle Eldorado à traction avant, en 1967, les publicitaires la présentèrent comme étant une percée technologique majeure, la comparant au moteur V-8 de 1915, aux moteurs V-12 et V-16 des années trente et même au V-8 de 1949.  Ces derniers avaient la mémoire courte.  En fait, la première voiture américaine à traction avant avait été la Cord L-29 1930, suivie des Cord 810 et 812. alors que la pionnière, chez GM, était l’Oldsmobile Toronado 1966.

La technologie n’était donc pas nouvelle.  Elle avait été mise au point et testée pendant un an, sur les routes, par Oldsmobile.

Le dessin de la carrosserie avait été exécuté sous la férule de Bill Mitchell, responsable du studio de la stylistique chez GM.  Ce dernier appliqua le concept des cinq sièges, mis au point chez Ford, sur la Thunderbird.  Mitchell l’utilisa pour la première fois lors de la conception de la Buick Riviera 1963, qui était justement construite pour contrer la Thunderbird.

Le résultat fut certainement plus joli sur la Cadillac que sur l’Oldsmobile Toronado.  Le dessin de la Toronado était fortement inspiré de celui des Cord 810 et 812, avec ses phares escamotables.  Celui de la Cadillac était beaucoup plus linéaire, avec des angles bien dessinés, ce qui faisait plus solennel.

Le nom Eldorado avait été retenu, en souvenir d’un modèle construit en 1953 à diffusion très restreinte.  En fait, elle était tellement restreinte cette diffusion, que seulement 532 trouvèrent preneurs.  Toutefois, la nouvelle Eldorado n’était pas mise sur le marché comme un produit tape à l’oeil, comme la première.  Elle était plutôt orientée vers un créneau spécifique du marché, destinées à générer des profits.  Avant de porter ce nom mythique, des nostalgiques avaient tenté de convaincre les décideurs de ressusciter le nom LaSalle, pourtant disparu depuis l’an de grâce 1940.  Une voix discordante se fit entendre, parmi les concepteurs, rappelant que ce nom était celui du seul échec de l’histoire de la marque Cadillac, à cette date.  Il se fit alors, spontanément, une belle unanimité autour du nom Eldorado...  Lors de son lancement, la seule carrosserie offerte était une coupée, à toit rigide.  Pour avoir une décapotable, il fallut attendre l’année1971.

En plus d’un beau dessin, avec des angles acérés, l’Eldorado avait une mécanique avec une ingénierie assez avancée.  Elle était motorisée par le V-8 429, vissé à sa boite de vitesse, composée de deux pièces.  Le convertisseur de coupe et le train planétaire étaient séparés, étant réunis seulement que par une chaine et deux pignons.  Cette chaine avait été mise au point par la compagnie Borg-Warner.  Elle était flexible, légère, incassable et pas très onéreuse à fabriquer.  Les constituantes de cette transmission faisaient un ensemble compact.  L’Eldorado, quant à elle, avait des dimensions assez généreuses, avec une longueur de 221 pouces de la poupe à la proue, montée sur un empattement de 120’’.  Malgré cela, l’espace pour les passagers arrière était plutôt restreint.

La traction avant de l’Eldorado lui donnait une tenue de route assez neutre, ce qui était assez rare, chez Cadillac, qui était reconnue, à l’époque, pour produire des voitures avec une forte tendance à être sous-vireuses. 

L’Eldorado le devenait également, quand elle était poussée à sa limite.  Par ailleurs, la clientèle visée par elle en était une qui avait atteint l’âge de raison depuis des lustres et n’était pas tellement renommée pour être portée à tourner les coins à toute vitesse.  Les ingénieurs qui avaient calibré la suspension avaient donc bien fait leur travail.  Elle répondait aux besoins de la majorité des conducteurs qui avaient les moyens de s’en acheter une.

L’Eldorado n’a pas connu beaucoup de changements, au cours des trois premières années de son histoire.  Sa calandre à clairevoie demeura la même, en 1968.  Seuls les feux de position quittèrent le parechoc pour migrer vers les ailes.  Le nouveau V-8 472 remplaça le V-8 429, pour une courte période, en 1968 et 1969.  Bien que la chaine incassable de la transmission cassait à l’occasion et que les joints homocinétiques se manifestaient régulièrement, l’Eldorado, malgré la complexité de sa mécanique, était une automobile relativement fiable. 

Par ailleurs, elle est devenue une denrée très rare dans le monde de la voiture ancienne aujourd’hui.  Nous n’en voyons que très rarement, lors des expositions.  Il est vrai qu’elle n’a jamais connu des ventes extraordinaires, mais elle s’est quand même bien vendue au cours de son histoire.  La dernière Cadillac Eldorado a été assemblée le 22 avril 2002.

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