DODGE DART SWINGER 1972

Le nom Dart a été utilisé, chez Dodge, pendant des lustres.  Il a même été ressuscité, lors de l’arrivée d’une nouvelle concurrente de la Mustang, au début de l’année 2013.

La première fois que ce nom fut utilisé, c’était en 1957, alors qu’il identifiait une voiture futuriste, construite par l’Italienne Carrosseria Ghia.  Puis, il fut utilisé, en 1960-61, pour nommer une Série, d’entrée de gamme, dans laquelle se retrouvaient les Seneca, les Pioneer et les Phoenix, montées sur un empattement de 118’.  En 1962, le nom Dart identifiait les modèles 330 et 440, de gamme intermédiaire, avec un empattement de 116 pouces.  Nouvelle vocation, en 1963.  La Dart devenait une compacte, avec un empattement de 110 et 111 pouces.  Cette fois, elle resta dans cette gamme, jusqu’à la fin de sa production, en 1976.

La première génération de Dart, soit les modèles 1960-1961, fut mise sur le marché pour fournir aux concessionnaires Dodge, une voiture de même gamme que la Plymouth.  Ces derniers vendaient des Plymouth, depuis 1928, mais comme suite à une restructuration du réseau de concessionnaires, de la Chrysler Corporation, ils avaient perdu la Plymouth.  Pour répondre aux récriminations des concessionnaires Dodge, on leur donna la nouvelle Dart, qui en fait, utilisait la plateforme de Plymouth, avec un empattement de 118’’, alors que les autres modèles de Dodge roulaient sur un empattement de 122’’.  La Dart offrait trois gammes, soit l’entrée de gamme, avec la Seneca, la gamme intermédiaire avec la Pioneer, alors que la Phoenix occupait la gamme supérieure.

Les ventes de la Dart connurent un succès instantané, ses ventes dépassèrent celles des grosses Dodge, la Matador et la Polara.  Cette réussite eut comme effet pervers de cannibaliser les ventes de la Plymouth, ce qui enclencha une longue glissade qui conduisit la marque Plymouth à sa disparition, en 2 000. 

En 1962, les noms Seneca, Pioneer et Phoenix, disparaissaient des catalogues de vente pour être remplacés par Dart, Dart 330 et Dart 440.  La Chrysler Corporation faisait face à de gros problèmes de vente, à cette époque, comme suit à la piètre qualité de ses voitures construites en 1957.  Pour rendre les choses encore pires, un dirigeant, chez Chrysler, avait entendu, lors d’une soirée mondaine, deux ingénieurs de Chevrolet discutant à propos de la réduction de l’empattement de la Chevrolet.  Pris de panique, il demande que l’empattement des Dodge Polara soit réduit de 122’’ à 116‘’.  Sauf que ce dont les ingénieurs de GM discutaient était de l’empattement de la future Chevelle, destinée à contrer la Fairlane, la nouvelle intermédiaire de Ford.  Ainsi, Ford et Chevrolet conservaient leur empattement de 119’’ alors que les Dodge arrivaient sur le marché, avec un empattement de seulement 116’’ sur une carrosserie conçue pour un empattement de 122’’, ce qui donna des ventes désastreuses pour la Polara.

En 1963, une décision de dernière minute fut prise, en ce qui regardait la Lancer.  Elle fut carrément retirée du marché, ses ventes étant anémiques.

Pour sa troisième génération, en 1963, la Dart, avec son empattement de 111 pouces, utilisa la même suspension, héritée de la Valiant, qu’elle conserva jusqu’en 1976.  La Dart était fabriquée en modèles berline, deux et quatre portières, coupé deux portières, à toit rigide, familiale et décapotable.  Trois niveaux de finition étaient offerts, soit l’entrée de gamme, code 170, le milieu de gamme, code 270 et le haut de gamme, code GT.  Cette dernière option était réservée aux coupées à toit rigide et à la décapotable.

La Dart fut très populaire dès son lancement.  Les ventes grimpèrent rapidement dépassant facilement celles qu’avait obtenues la Lancer 1962.  La liste de motorisation était relativement courte.  Le moteur de base était le six cylindres d’une cylindrée de 170 p. c. de 101 ch de puissance.  Le six cylindres de 225 p. c. était sur la liste des options au prix de 50,00 $.  En 1964, de l’aide arriva, avec un nouveau moteur V-8 de 273 p. c. de 180 ch.  En 1965, le V-8 273 était toujours offert en version 180 ch.  Toutefois, il était accompagné d’une version du même V-8 273 alimentée par un carburateur à quatre corps, avec un taux de compression de 10,5:1 et un arbre à cames exclusif, ce qui portait sa puissance à 235 ch.  À ceux qui voulaient encore plus de puissance, la Dodge Dart Charger, était offerte.  Il s’agissait d’une Dart GT, à toit rigide, de couleur jaune, avec des intérieurs noirs, motorisée par le V-8 273 Commando.  Elle a été la première Dodge à porter le nom Charger.  En 1967, le nom Charger a été réservé à la Dodge Charger à toit profilé.  La seule exception, était Charger 225 qui identifiait le moteur six cylindres, offert en option.

La quatrième génération débuta en 1967, avec une carrosserie redessinée.  Le six cylindres de 170 p.c. était toujours le moteur de base.  Toutefois, sa puissance passait de 101 ch à 115 ch.  La nouvelle carrosserie avait une lunette arrière dont l’inclinaison était inversée.  Les glaces latérales de ses portières étaient incurvées.  Les changements étaient complétés par une nouvelle calandre et de nouveaux feux arrière.  Un élagage des modèles fut effectué.  La familiale et le modèle 170 disparaissaient.  Les seuls modèles qui demeurèrent en production furent les berlines à deux et quatre portières, la coupée à toit rigide et la décapotable.  La GTS arriva, en fin d’année, en 1968.  Elle pouvait être motorisée par le nouveau V-8 340.  La même année, quelques changements mineurs furent apportés, alors qu’en 1969, la berline 2 portières, fut remplacée, par la Swinger deux portières à toit rigide.  Le moteur V-8 440 fut ajouté à la liste d’options, offertes pour la GTS

Le six cylindres 225, a été remplacé par une nouvelle version de 198 p.c., en 1970.  Cette version était plus économique à fabriquer, car le même bloc moteur du 225 était utilisé, seul le vilebrequin était différent afin de diminuer la cylindrée.  Le nom Swinger fut donné à toutes les versions des Dart, modèles deux portières à toit rigide, sauf pour les Séries Custom.  Quelques changements furent apportés à la Dart, afin qu’elle n’entre pas en compétition avec la nouvelle Chalenger.  Ainsi, la décapotable disparaissait du paysage, alors que le moteur V-8 383, offert en option n’était plus proposé.  Le modèle le plus performant de la Dart était le Swinger 340, deux portières à toit rigide.  Elle avait des entrées d’air fonctionnelles, sur le capot.

En 1971, des changements esthétiques furent apportés aux feux arrière et à la calandre.  Dodge utilisa une version de la Plymouth Valiant Scamp qu’ils renommèrent Dodge.  Dans un premier temps, ils avaient choisi de lui donner le nom de Beaver.  Quand ils apprirent que ce mot signifiait Vagin, en argot américain, ils choisirent rapidement de changer de nom, en choisissant le nom de Dart Demon, se croyant à l’abri de toute controverse.  Ils avaient oublié qu’ils vivaient aux États-Unis.  Bientôt, ils eurent sur le dos les innombrables prêcheurs de la Bible Belt qui hurlèrent à la lune, en les blâmant de servir les intérêts de Satan, en le représentant, sa fourche à la main...  Le nom fut changé encore une fois, pour devenir Dart Sport.

En 1972, une nouvelle calandre, sans séparation au centre, ornait les nouvelles carrosseries.  À l’intérieur, une nouvelle planche de bord faisait son apparition.  Sur le capot, deux entrées d’air étaient fixées en parallèle, ce qui donnait une allure de puissance à l’ensemble.

Notre vedette a été assemblée à une époque charnière de l’histoire de l’automobile alors que les crises du pétrole se préparent à changer notre Monde à jamais.  Elle est motorisée par le V-8 318 de 150 ch.  Elle a été fabriquée en 2 835 exemplaires.  Elle appartient à M. Pierre Niceforo.  Elle n’a que 36 000 milles au compteur.  Elle est originale, n’ayant été repeinte qu’une seule fois.