MERCURY COMET, 1963.

Ecrit par René St-Cyr | 2014-11-25

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Avec la fin de la guerre de Corée, en 1953, la restriction des matières premières prenait fin et l’économie redémarrait à fond.  Les compagnies d’automobiles pouvaient reprendre leur philosophie, soit de produire des voitures toujours plus grosses, motorisées par des V-8 de plus en plus puissants et gourmands en essence.  À ceux qui leur reprochaient la consommation excessive de leurs moteurs, l’un des dirigeants de GM donna la réponse laconique suivante : Il faut bien que les producteurs de pétrole continuent d’être heureux...

Malgré la course au bonheur, tenue par chacun, au début des années cinquante les gestionnaires des compagnies automobiles n’étaient pas sans remarquer que des marques européennes telles que Renault, MG et surtout Volkswagen s’invitaient de plus en plus nombreux, en Amérique du Nord. 

Au début, le nombre de véhicules importés était marginal.  Tout au plus aussi dérangeant qu’un grain de sable dans le soulier.  Puis quand le grain de sable devint assez gros pour occuper 10 % du marché, le réveil-matin se mit à sonner de plus en plus fort, à Détroit.  Comme un malheur n’arrive jamais seul, les marques Studebaker et American Motors, faisaient un tabac avec leurs modèles compacts. 

Avec une unanimité surprenante, les trois Grands réagirent en même temps.  À l’automne 1959, Chrysler présentait la Valiant, Ford la Falcon et GM la Corvair.

Chez Ford, Robert McNamara, qui occupait depuis 1955, le poste de président de la Division Ford, était depuis longtemps un apôtre de la voiture plus petite, plus économique plus légère, confortable, bien dessinée sans fioritures, capable de simplement transporter six adultes du point A au point B.

Ainsi, Ford, avec la Falcon, a été la première compagnie à produire une voiture qui répondait parfaitement à tous ces critères, comblant certainement un besoin, avec des ventes qui se sont chiffrées à près du demi-million, la première année, pour atteindre presque le million, à la fin de la deuxième année.  Un record qui ne sera battu que par la Mustang, cinq ans plus tard.

À partir du moment où la décision fut prise de produire la nouvelle compacte, un comité fut formé pour lui trouver un nom.  Après avoir épluché des centaines de noms, un des dirigeants, avec l’aval de la majorité, avait choisi le nom Falcon, sans toutefois voir à le faire enregistrer.  Un de ses subalternes prit l’initiative, sans procrastination, et enregistra le nom Falcon, auprès des autorités compétentes.  Vingt minutes plus tard, quelqu’un chez Plymouth appelait au même endroit, pour enregistrer le nom Falcon, pour identifier la nouvelle compacte, qu’ils étaient occupés à concevoir.  Elle porta le nom de Valiant, à cause d’un retard de 20 minutes.

Pendant que tout le personnel, chez Ford s’activait à la conception de la Falcon, Chez Mercury, on suivait les choses de près.  Dès le départ, il avait été décidé qu’une version plus luxueuse serait donnée à la Division Mercury-Lincoln.  Le nom choisi pour elle était Comet.

Comme la Falcon, la Comet était une compacte, construite avec une carrosserie monocoque, à propulsion, motorisée par un six cylindres en ligne.  Au début, elle était offerte en modèle berline deux et quatre portières, montée sur un empattement de 114 pouces et en familiale également à deux et quatre portières, montée sur un empattement de 109,5 pouces.  Modèle contre modèle, la Comet était plus lourde de 68 et 144 livres, alors que ses prix de vente étaient plus élevés de 78,00 $ à 86,00 $, que ceux de la Falcon.

Sa carrosserie monocoque avait ses pièces structurales soudées ensemble, sur des poutrelles galvanisées aux endroits vulnérables à la rouille.  À l’exception du toit, qui était différent, la Comet partageait, avec la Falcon, les mêmes panneaux latéraux, le capot, le couvercle du coffre, les tôles du plancher et une grande partie de la tôlerie.  Les intérieurs, la décoration extérieure, incluant la calandre, les parechocs et les logos étaient naturellement conçus chez Mercury.

La majorité des pièces, composant le châssis et la mécanique, étaient utilisées par les deux marques.  Les moteurs utilisés, soit le 6 cylindres de 144 p.c. de 85 ch occupait l’entrée de gamme.  Le six cylindres de 170 p.c. 101 ch fut offert en option, en 1961.

La Comet prenait un départ plus lent que celui de la Falcon.  Elle fut présentée au public le 17 mars 1960, soit 6 mois après la Falcon, qui elle, avait été lancée le 8 octobre 1959.  Malgré tout, la Comet parvenait à séduire 116 331 propriétaires, au cours de l’année 60.  En 1961, les ventes atteignaient le chiffre de 197 263, ce qui obligea l’ouverture d’une nouvelle usine.

Une nouvelle mode prenait son essor, à Détroit, au début des années soixante.  Cette mode, nous la devons au succès mitigé que connaissait la Corvair.  Dès son lancement, il devint rapidement évident que Chevrolet parvenait à vendre une Corvair, pendant que Ford vendait deux Falcon.  Par hasard, un employé, chez Chevrolet, installa deux sièges baquets, une finition plus luxueuse et un levier de transmission au plancher, dans une Corvair.  Quelqu’un du Service des ventes la remarqua et c’est ainsi que la Corvair Monza vit le jour, en mai 1960.  Elle se vendit en 11 926 exemplaires, en seulement quelques mois.  Une goutte dans l’océan, mais une goutte qui fit assez de bruit pour être entendue chez Ford.  Bientôt, toutes les marques se lançaient dans le style qui portait l’étiquette Sport, qui se propagea dans toutes les gammes de toutes les marques.  Encore aujourd’hui, quand nous sommes confortablement assis dans nos sièges baquets, nous devrions avoir un souvenir ému envers les méventes de la Corvair.  Nous lui devons bien cela.

En 1962, des modifications cosmétiques furent apportées à la Comet.  Cette année est également celle que les historiens qualifient comme étant l’une des contributions parmi les plus importantes apportées au monde de l’automobile par la FoMoCo, soit la présentation des modèles intermédiaires.  Personnifiées par la Fairlane chez Ford et la Meteor chez Mercury.  Elles se situaient entre les modèles compacts et les modèles pleine grandeur, avec un empattement de 115 pouces.

Par ailleurs, les modèles qui se voulaient sport, tel que la Comet S-22, avaient de la difficulté à s’imposer comme sportives, avec les moteurs six cylindres 144 de 85 ch et 170 de 101 ch.  Les ventes de la Comet diminuaient à 165 305.

Avec l’arrivée de l’année 1963, la performance devenait enfin adéquate, grâce aux nouveaux V-8 ultra-légers, construits avec une nouvelle technologie, inventée chez Ford, permettant de couler des moteurs avec les parois minces.  La cylindrée de ces moteurs était de 221 p.c. et de 260 p.c. et leur puissance de 145 ch et 164 ch respectivement.

Notre vedette, qui appartient à M. Roger Lavoie, fait partie des 134 623 Comet qui ont été assemblées, en 1963.  Cette voiture à une histoire très particulière.  Elle fut achetée par le père de son présent propriétaire, M. Lavoie, en octobre 1963.  Ce dernier, qui possédait une Buick 1959, trouvait qu’elle occupait beaucoup trop d’espace et consommait trop d’essence.  Il se rendit donc chez le concessionnaire Mercury, Chateau Motors à Montréal, pour acheter la petite Comet, avec un moteur V-8 d’une cylindrée de 260 p.c., au prix de 2 350,00 $, avant les taxes de 6 %.  Jusqu’à ce qu’il soit de retour à la maison, les choses allaient très bien.  C’est une fois rendu chez lui, que les choses se gâtèrent.  Son épouse voyant la petite Comet refusa net de monter à bord, la jugeant indigne de remplacer une Buick.  La Comet, malgré ses beaux chromes, fut mise à l’index à vie.  Heureusement, malgré son rejet, la Comet était quand même parvenue à se créer un cercle d’amis fidèles, car le fils de M. Roger Lavoie est déjà en lice, pour devenir son futur propriétaire.  Avec seulement 60 000 milles au compteur elle a encore un bel avenir devant elle. 

Production : 24 230.

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