HISTOIRE DE LA ROUE ET DES PNEUS

Ecrit par René St-Cyr | 2015-06-28

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Il y a des centaines de milliers d’années, les ancêtres de l’Homme, les premiers hominidés, durent parvenir à survivre en s’adaptant à beaucoup de changements.  Ces bouleversements découlaient du fait que l’Afrique subissait un changement climatique.  Le climat étant devenu plus sec, la forêt se changea en plaine, ce qui raréfia les arbres fruitiers, leur principale source de nourriture.  Ils étaient devenus des chasseurs-cueilleurs.  Les arbres fruitiers étant devenus plus rares, les distances à parcourir pour chasser le gibier et cueillir plantes et fruits étaient devenues plus longues.  Ils adoptaient la bipédie, pour des raisons pratiques, de transport de nourriture et d’armes, mais également, pour des raisons d’économie d’énergie.  En effet, le cerveau est le plus grand consommateur d’énergie, du corps humain.  Il doit donc s’activer deux fois plus, ayant à coordonner les mouvements de quatre membres, car marcher sur quatre pattes dépense plus d’énergie, que de marcher sur deux jambes. 

Quelques siècles plus tard, ils découvraient l’agriculture.  Ils devinrent forcément des sédentaires, demeurant sur leur petit lopin de terre, pour s’y nourrir et également pour le défendre contre les maraudeurs de sa propre espèce et des animaux herbivores. 

L’Homme étant un animal grégaire, des amas de cabanes apparurent rapidement.  Ces agglomérations devenant de plus en plus importantes, les tentes en peaux de mammouths furent remplacées par des constructions moins rudimentaires, autour desquelles une vie sociale s’organisa. 

Ce début de civilisation avait pris naissance, en Mésopotamie, dans le pays de Sumer, région qui se situait où est l’Irak, aujourd’hui.  C’est dans cette région que l’agriculture débuta.  Quelqu’un, plus malin que la moyenne, remarqua qu’il pouvait planter les graines et faire pousser les plantes nourricières, quand il le voulait et où il le voulait.  Les Sumériens, les premiers agriculteurs, construisirent les premières villes, rédigèrent les premières lois, constituèrent le premier gouvernement, expérimentèrent la première vie urbaine.  Ils inventèrent la première forme d’écriture.  C’est à eux que nous devons la poterie, l’astronomie, les mathématiques, la division du temps, basée sur le chiffre 60, ce qui fait que nous avons aujourd’hui 60 secondes dans une minute, 60 minutes dans une heure, 360 degrés, dans un cercle, etc. 

L’influence de cette civilisation se fait encore sentir, actuellement, par le biais des religions chrétiennes et judaïques.  Par exemple, dans la Bible et la Torah, les onze premiers chapitres de la Génèse sont du copier-coller des écrits sumériens.  Tout y passe, la création du Monde par un Dieu, Adam et Ève, le déluge, etc.  Mais adaptées au Monothéisme, alors que la version sumérienne était polythéisme.  Si les droits d’auteurs avaient existé à l’époque, les scribes qui ont rédigé ces écrits seraient accusés de plagiat.

Les Sumériens étant de grands bâtisseurs, ils étaient appelés à transporter de lourdes pierres.  Ils le faisaient en utilisant des troncs d’arbres pour faire avancer leur fardeau.  Quelqu’un eut l’idée d’utiliser un tronc d’arbre et de percer un trou en son centre et d’y placer un essieu.  La roue était inventée.  Elle remplaça rapidement le traineau, comme moyen de transport.  Les Sumériens ont donc inventé la roue, il y a environ 6 000 ans.  Nous sommes redevables envers ce peuple non seulement d’avoir inventé la roue, mais également d’avoir jeté les bases de notre civilisation.  Elle a été une étape essentielle, dans la découverte de la technologie, qui conduisit à nos machines modernes facilitant le transport et la communication.

Depuis son invention, la roue a toujours accompagné l’Homme, lui permettant de construire le monde que nous connaissons aujourd’hui.  Pendant des siècles, la roue demeura inchangée.  Au fil des ans, on lui ajouta des dents, pour la changer en engrenages, on l’allégea, sans l’affaiblir, en lui donnant des rayons.

Il fallut attendre le dix-neuvième siècle, pour voir le caoutchouc être connu par les gens des pays occidentaux.  Ce matériau était bien connu des Amérindiens de l’Amérique du Sud.  Ils employaient sa gomme, pour se fabriquer des ballons qu’ils utilisaient pour jouer un jeu ressemblant au football moderne.

Cette matière, une fois connue, des Occidentaux, le caoutchouc, grâce à son élasticité, fit germer des idées de l’utiliser pour amoindrir les chocs que les routes de gravier ne manquaient pas de transmettre aux passagers de ces voitures.  Le premier à avoir eu cette idée serait un Français, d’ascendance allemande, nommé Charles Dietz.  Spécialiste des chaudières à vapeur, il construisit, en 1830, un tracteur capable de remorquer deux diligences transportant une quarantaine de passagers, à la vitesse de 8 km/heure.  Pour améliorer le confort de ses passagers, il eut l’idée de fixer une bande de caoutchouc entre la jante de bois et la semelle de métal des roues.  En 1834, il inaugura une ligne omnibus, entre les Champs-Èlizées, et le Parc de Saint-Germain.  En 1835, il établit d’autres liaisons, telles que Paris-Versaille et Bordeaux-Libourne.  Différentes sortes de bandages furent mises au point, au cours des décennies, pour arriver finalement à un bandage tubulaire enveloppant une corde à piano.

Un Anglais, Robert William Thomson, inventa des bandages pleins, en 1868.  Ce type de bandage fut utilisé sur des camions, jusqu’au milieu des années 1920.

En 1887, le vétérinaire John Boyd Dunlop, voyant son fils peiné à utiliser son tricycle, sur les chemins de sable, décida de lui construire des tubes gonflables qu’il fixa sur les roues du tricycle.  Les résultats furent tellement concluants qu’il décida de faire breveter son invention, le 23 juillet 1888.  Le brevet 70 607 est donc l’acte de naissance du pneu.  Il fit construire une usine pour fabriquer des pneumatiques pour les vélos.  Il utilisait le procédé de vulcanisation, inventé par l’Américain Charles Goodyear.

Ce dernier fut embauché, en 1839 par une compagnie fabriquant des pneus de caoutchouc.  Le problème du caoutchouc était qu’il devenait cassant au froid et fondait à la chaleur.  Goodyear tenta différentes recettes chimiques, telles que du magnésium, de l’acide nitrique, sans résultat.   Il utilisa un mélange de soufre, de plomb, qu’il mélangea à du caoutchouc.  Il peignit cette mixture sur une toile, ce qui comme ses autres tentatives, se solda par un échec.  Cette toile, on ne sait comment, tomba sur un poêle chaud.  Averti par l’odeur de brulé, Goodyear se préparait à jeter cette toile nauséabonde, quand il réalisa que le caoutchouc n’avait pas fondu, mais était devenu, au contraire, une masse homogène.  Sans le savoir, il venait de faire la première polymérisation, soit de faire l’union de plusieurs molécules pour les changer en une macromolécule.  Toutefois, pour réaliser sa découverte il s’était tellement endetté qu’il devint pratiquement un indigent.  D’ailleurs, trois de ses enfants sont morts de faim, faute de ne pas avoir les moyens de les nourrir.

En 1880, Charles Welch, demanda un brevet pour une enveloppe, pour chambre à air.  Quelques années plus tard, J. B. Dunlop racheta ce brevet pour l’exploiter.  En 1890, Fullerton Palmer prenait un brevet, sur l’enveloppe à carcasse sans trame.

Les Français, André et Édouard Michelin, mettaient au point, en 1895, les pneus démontables.  Ils construisirent une automobile, montée sur ces nouveaux pneus.  Elle portait le nom de L’Éclair.

Le boyau faisait son apparition en Amérique en 1893.  Ce principe, d’une chambre à air, logée à l’intérieur du corps d’un pneu, fut employé jusqu’au milieu des années 1950.

En 1891, les frères André et Édouard Michelin inventaient le pneu démontable, ce qui révolutionna le pneu et permit son adoption par le monde automobile.  Vers 1910, les pneus s’équipèrent d’une tringle métallique dans le talon, destinée à améliorer la rigidité.  Leur structure devenait complexe, et l’on ajouta du noir de carbone pour augmenter leur résistance à l’abrasion.  Les Allemands, en 1915, mettaient au point un caoutchouc synthétique.  Au cours des années 1920, la toile tissée disparaissait, et était remplacée par des tissus câblés sans trame.  C’est en 1937 que les frères Michelin ont créé la carcasse en acier.  Le 4 juin 1946, Michelin inventa et breveta le pneu à carcasse radiale, qui depuis a été repris par tous les constructeurs.  La première voiture à en être équipée fut la Citroën Traction avant.  En 1955, Michelin invente le pneu sans chambre à air.  À vrai dire, le pneu sans chambre à air n'a pas été inventé par Michelin, mais par un Britannique d'origine Néozélandaise du nom d'Edward Brice Killen en 1929.  Toutefois, Michelin, partant de l’idée, lui donna sa structure moderne.  En 1962, la Japonaise, Bridgestone, développa ses premiers pneus à structure radiale en acier pour les camions et les bus, et en 1964 ses premiers pneus à structure radiale pour les voitures particulières.  En 1965, B F Goodrich développa le pneu radial américain : le Lifesaver.  En 1971, les pneus Goodyear étaient sur la Lune.  En 1972, Continental lança le pneu d’hiver sans clou : ContiContact.  En 1977, les pneus B F Goodrich équipèrent la navette spatiale Columbia.  Au cours des années 80, Pirelli inventa les pneumatiques à profil bas, une innovation technologique de taille, qui permettait de réduire la hauteur des flancs.  En 1981, le Michelin Air X fut le premier pneu radial pour avion.  1992, Goodyear mettait au point le premier pneu à roulage à plat, qui permet, suite à une crevaison, de continuer de rouler à vitesse réduite et sur un kilométrage limité.  En 1992, Michelin associa une silice originale et un élastomère de synthèse.  Ce mélange permet l’élaboration de pneus présentant une faible résistance au roulement et une bonne adhérence sur sols froids, sans perdre ses qualités de résistance à l’usure.  Cette innovation a donné naissance aux gammes Basse résistance au roulement, qui permettent de diminuer la consommation de carburant des véhicules.  En 1999, Dunlop présenta un système de contrôle des pneus : WARNAIR.  Il détecte rapidement les pertes de pression et en informe le conducteur à l’aide d’un avertissement sonore ou visuel.  En 2001, Michelin mettait au point une nouvelle technologie, pour pneu d’avion qui permettait au Concorde de décoller.  C’est la technologie radiale NZG qui évite la déformation du pneu, lors d’un choc, ou lors d’une modification importante de la pression.  En 2002, Bridgestone et Continental annonçaient, au Salon de l’auto de Genève, une coopération technique pour le développement conjoint d’un pneu Runflat pour concurrencer les pneus à roulage à plat, inventés par Goodyear.  Aujourd’hui, les pneus relèvent de la plus haute technologie.  Même leur nomenclature, qui jusqu’aux années soixante, était d’une simplicité désarmante, est changée de nos jours.  À l’époque, on savait, du premier coup d’oeil, qu’un pneu 6,00 X 16 avait une semelle de 6 pouces et qu’il allait sur une jante de 16 pouces.  Aujourd’hui, vous n’avez qu’à lire le numéro matricule de vos pneus pour attraper le tournis. 

Par exemple, si nous avons un pneu avec le matricule 195/65 R 15 91 H M+S.  Ce numéro, bien que rébarbatif, pour le commun des mortels, se décortique comme suit.

195 : est la largeur du pneu gonflé, mesurée d’un flanc à l’autre, en millimètre.

65 : est la série, soit la hauteur du flanc, par rapport à la largeur du pneu, exprimé en pourcentage, soit 65 %.  La hauteur représente 65 % de la largeur. 

R : donne le type radian. 

B : indique une carcasse Bias. 

D : indique une carcasse Diagonale. 

15 : est le diamètre de la jante, soit 15 pouces 

91 : est l’indice de capacité de charge.  91 = 615 Kilos 

H : est le Code de vitesse maximale du pneu.  H = 210 km/h 

M + S :  Mud+Snow  Boue et neige, en français. 

L’indication Tubeless identifie un pneu sans chambre à air, alors que Tube Type indique un pneu avec chambre à air. 

Près du DOT (Departement Of Transport), quatre chiffres indiquent la date de fabrication du pneu.  Par exemple, les chiffres 4613 se déchiffrent, en indiquant que ce pneu a été fabriqué au cours de la 46e semaine de l’année 2013, soit entre le 16 et le 20 novembre 2013.

Et ce n’est qu’un début, bientôt, apparaitra un nouvel étiquetage, indiquant la résistance au roulement, identifié par des lettres, de A à G.  Le coefficient d’adhérence sur un sol mouillé, indiqué également par des lettres de A à G et finalement, le niveau sonore du pneu, indiqué par trois bandes noires.  Il ne faut pas oublier que les pneus sont responsables de 20 à 30 % de la consommation du carburant que consomme votre voiture.

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