BUICK LE SABRE 1961

Ecrit par René st-Cyr | 2016-06-08

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La marque Buick, comme toutes les marques américaines, revenait à la production de véhicules civils, après avoir participé à l’effort de guerre, en fabriquant, entre autres, en ce qui regarde la Division Buick, trois-millions de culasses de moteurs d’avions Pratt @ Whitney, à raison de 1 000 moteurs par mois.  Dix-millions de cartouches, de calibre 20 mm et 2,5 millions de boites de cartouche.  En plus d’une très grande variété de matériel militaire, Buick a été célèbre, pour avoir fabriqué le char d’assaut M 18 Hellcat, qui était un tueur de chars ennemis.  Il fut le bienvenu, en Europe, où les Allies devaient faire face aux terribles Panzer allemands.  Aux commandes de leur Sherman, qui était un char léger, les équipes, qui conduisant ces Chars Sherman, avaient une espérance de vie d’environ 15 jours, qu’ils passaient à regarder ricocher leur obus, sur le blindage des Panzer, avant d’être tués par un obus des canons de 88 mm, dont étaient équipés les Panser.  Ce canon était le meilleur au monde.  Il était capable de détruire un Sherman à plus de trois kilomètres de distance.

Une fois Hitler et ses SS vaincus, les usines furent reconverties à la fabrication de véhicules civils.  Les chaines de montage furent remises en place, utilisant les matrices des modèles 1942, qui avaient été peu utilisés.

Buick attaqua le marché en lion, avec ses modèles 1946.  La Buick 1946 avait un avantage sur les autres marques, car des changements majeurs avaient été apportés aux modèles 1942.  Ainsi, les modèles 1946 avaient un air de nouveauté, même si en fait, il s’agissait d’une Buick 1942 réchauffée.

Les ventes continuèrent à progresser, portées par une vague de sympathie de la part de sa clientèle, qui avait été privée de voitures neuves, depuis 1942.  Cette cadence s’était maintenue jusqu’au milieu des années cinquante, ce qui avait permis à Buick de déloger Plymouth de la troisième place, au palmarès des ventes.  Puis arriva la débandade, entre 1955 et 1960.  Les ventes qui se chiffraient à 739 000 voitures, en 1955, descendirent à 254 000, en 1960.  Buick quittait le troisième rang pour tomber au neuvième rang des ventes.  Buick avait profité d’une économie forte, pour voir ses ventes fleurir, alors qu’à la fin de la décennie l’économie avait entrepris un long déclin, qui avait culminé, en 1958.  Les grosses berlines avaient perdu la cote, alors que les petites voitures économiques étaient devenues les plus recherchées.  En 1960, la Rambler se vendait à 2 contre 1 Buick.  Au début de l’année 1959, les ventes de Buick étaient assez vigoureuses, au début, puis une grève des aciéries arrêta la production.  Les ventes de Buick ne retrouvèrent un peu de la vigueur qu’en 1962.

Les ventes anémiques, chez Buick, avaient aussi d’autres raisons, sous-jacentes, à celles nommées plus haut.  La qualité médiocre des automobiles fabriquées par Buick en était une de taille.  Au cours de la période entre 1954 et 1956, les dirigeants de Buick voulaient augmenter la production à tout prix, en accélérant la chaine d’assemblage.  La qualité fut la première victime, avec des pièces mal assemblées et une finition de mauvaise qualité.  Des problèmes mécaniques ne tardèrent pas à se manifester, tels que des différentiels tombant en morceaux, avec la voiture en marche, des tambours de frein défectueux, etc.

Autre problème, La Division Buick avait été dirigée par Harlow Curtice, au cours des années, trente-et-quarante.  Même après avoir été nommé au poste de la présidence de General Motors, au début de l’année 1953, malgré toutes ses occupations, il ne pouvait résister à la tentation de se mêler des affaires de ses remplaçants, à la direction de la Division Buick.

Il y avait également le dessin de la carrosserie des Buick et de celui des autres Divisions de GM.  Harley Earl, stylicien en chef, chez GM, en était à sa dernière année à occuper ce poste.  Il avait décidé que la Buick devait avoir des formes généreuses, soulignées par du chrome, pratiquement appliqué à la truelle.  Le pire était que ce chrome tape-à-l’oeil était justement ce que Curtice aimait.  Il encouragea donc Harley Earl à continuer son beau travail...

Le résultat fut que le dessin des carrosseries des Buick, qui avait des lignes épurées, depuis 1954, était devenu des caricatures d’elles-mêmes, en 1958.  Les styliciens chez GM eurent un grand choc, quand ils eurent l’occasion d’espionner, à l’automne 1956, les modèles que Chrysler se préparait à produire, en 1957.  Harley Earl étant en déplacement en Europe, son assistant, William Mitchell prenait la décision de refaire l’exercice et de modifier le dessin des véhicules de toutes les Divisions de GM.

Quand Earl fut revenu à Détroit, il se retrouva devant le fait accompli.  Lui, qui avait toujours eu beaucoup de difficulté à cacher sa modestie, réalisait qu’on avait carrément  ignoré son autorité.  Il dut accepter les nouvelles carrosseries, à contrecœur.  Le nouveau dessin fut concrétisé sur les modèles 1957.  Le dessin fut légèrement modifié, en 1958, avec un ajout d’une généreuse couche de chrome.  Toutefois, les nouvelles carrosseries ne parvenaient pas à sortir GM de sa sclérose.  Les ventes des Buick malgré les nouveaux noms donnés aux séries de la marque ne parvenaient pas à fouetter les ventes.

Une nouvelle direction, en stylistique, fut prise, pour concevoir les modèles 1959.  Le résultat donnait l’impression que la carrosserie était le fruit d’un rapport incestueux entre une soucoupe volante et un traineau.  Les ventes diminuèrent encore, passant de 257 124, en 1958 pour atteindre seulement 232 579, en 1959, et ce, malgré une présentation très tôt, soit le 16 septembre 1958.

Avec l’arrivée des modèles 1960, le dessin des ailerons fut légèrement simplifié.  Les ventes augmentèrent à 307 804, ce qui n’était pas si mal.  Sauf que le problème était que les autres marques avaient fait encore mieux que Buick, ce qui la fit tomber au sixième rang au palmarès des ventes.  Le rang le plus bas, jamais occupé par Buick, depuis 1905.

Visiblement, il fallait que quelqu’un siffle la fin de la récréation.  Un gros roulement de personnel fut effectué, en 1961.  Les nouveaux gestionnaires firent un grand ménage, dans un premier temps, la qualité fut améliorée, le dessin des carrosseries fut mis à jour et la gestion des opérations quotidiennes fut mieux contrôlée.

Notre vedette, une Buick LeSabre 1961 fut assemblée au cours de cette période de renaissance de la marque Buick.  Elle appartient à M. David Côté, qui l’acheta, en 2012.

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