MERCURY COUGAR 1967-68

De nos jours, la marque Mercury n’est devenue qu’un souvenir, la marque étant disparue du marché le 2 juin 2010.  Lancée en 1938, en tant que modèle 1939, elle était issue du rêve de Edsel Ford, contre la volonté de Henry Ford, de combler le vide entre la marque Ford et la marque Lincoln.  Elle était appelée à devenir une Ford plus luxueuse, rôle qu’elle joua, jusqu’à la fin.

Avec l’arrivée de la Mustang 1965, et l’immense succès qu’on lui connait, une version plus luxueuse de cette dernière était, dès le début, sur les planches à dessin.  On lui donna le nom de Cougar.  Dès que la nouvelle de la production de la Cougar se répandit, à Détroit, chez GM on alluma la photocopieuse pour construire la Firebird de Pontiac.  

La Cougar avait des équipements qui n’étaient pas offerts sur la Mustang d’entrée de gamme, et ce, pour seulement quelques centaines de dollars de plus.

Tenant compte du fait que la Mustang, avait été lancée deux ans plus tôt, et qu’elle avait une domination incroyable, du marché, le succès de la Cougar a été remarquable, avec des ventes de plus de 150 000, la première année et plus de 110 000, la deuxième année, et ce, malgré le fait que le réseau des concessionnaires Lincoln-Mercury, fut beaucoup plus petit, que celui des concessionnaires Ford. 

La Cougar offrait sensiblement la même image que la Mustang, avec des sièges baquets, une console centrale et des intérieurs élégants.  Une banquette était offerte à ceux qui ne voulaient pas de sièges baquets.  Environ 7 400 clients choisirent cette option.

La Cougar 1967 était facilement reconnaissable, par sa calandre inspirée de la grille d’un rasoir électrique, pour homme et par ses phares escamotables.  À l’arrière, ses feux de position avaient la particularité de s’allumer en séquence.

Peu de changements furent apportés aux modèles 1968.  Le plus remarquable était l’ajout des feux latéraux, devenus obligatoires, la même année.  Un changement d’image était en cours, chez Mercury, à cette époque.  La compagnie tentait de se distancer de son image de fabricant de voitures luxueuses, pour revenir à celle qu’elle avait au cours des années 40 et 50, soit de voiture capable de haute performance, sur les pistes de course.

La Cougar 1967 était offerte en trois modèles, à toit rigide, soit l’entrée de gamme, la GT et la XR7.  La GT offrait de la haute performance.  Elle était motorisée par le V-8 390, avec une puissance pouvant atteindre 325 ch.  Elle était montée sur des pneus Wide-Oval à flancs blancs, équipée d’un système d’échappement direct, des freins à disque à l’avant, une finition particulière et une suspension robuste.  Un différentiel autobloquant était aussi offert, sur la liste des options.

La plus huppée des Cougar 1967 était la XR7, qui avait des intérieurs luxueux, confectionnés en cuir, avec une planche de bord en simili noyer.  Une transmission manuelle à quatre rapports était incluse.  Elle était optionnelle sur les autres modèles.  La transmission Merc-O-Matic était offerte, en option, sur toutes les Cougar.  La version du V-8 289 destinée à la Cougar avait une puissance de 225 ch.

La Cougar étant mieux équipée que la Mustang, la liste de ses options était relativement courte.  Les plus importantes étaient : le climatiseur, la servodirection, le servofrein, les vitres et les sièges à commandes électriques, la peinture deux tons, et le toit de vinyle.

En 1968, la GT n’était pas identifiée comme un modèle à part entière.  Il était toutefois toujours offert, avec le V-8 390.  La nouvelle venue était le GT-E avec encore plus de puissance, fournie par le V-8 427 de 390 ch, avec la transmission automatique en équipement de base, plus les deux entrées d’air, sur le capot, des jantes d’acier, une suspension robuste, un système d’échappement avec quatre sorties, une calandre et des feux arrière nouveaux, une bande décorative grise, sur les bas de caisse, le tout montés sur des pneus radiaux, haute performance.

En mi-saison, Mercury offrait le moteur V-8 C J, 428 avec une puissance de 335 ch et en plus, un nouveau V-8 302 de 240 ch.

En 1967, Mercury présentait une impressionnante équipe de course composée de Dan Gurney, Parnelli Jones, Peter Recson et Ed Leslie.  Du même souffle, Mercury annonçait l’arrivée de l’option Group Two.  Cette option offrait un moteur V-8 289, alimenté par une paire de carburateurs à quatre corps, avec des soupapes actionnées par des poussoirs mécaniques.  Ce moteur était capable de produire 341 ch.  La suspension était naturellement de type robuste et la direction à rapport court.

La mission de ce bolide était de défendre les couleurs de Mercury, sur les pistes de course de la Trans-Am.  Malheureusement pour Mercury, ils avaient oublié le vieil adage qui dit qu’il n’y a pas de substitution au volume de la cylindrée.  Ainsi, la Cougar ne parvenait pas à tenir tête aux Mustang et aux Camaro avec leur moteur de 302 p.c. de cylindrée.  La participation aux courses de la Trans-Am fut abandonnée à la fin de la saison. Les efforts de Mercury se transportèrent sur les pistes ovales de la NASCAR, où se tenaient les courses de la série Grand Touring.  C’est sur ces pistes que le pilote Tiny Lund remportait le titre de champion, en 1968.

Avec l’arrivée des années 70, la Cougar changea d’orientation.  Elle cessa d’être une Mustang plus luxueuse, pour se rapprocher de la Thunderbird, avec un empattement de 114 pouces.  Au cours des trois décennies suivantes, jusqu’à la fin, Mercury se confina à produire des copies des modèles, mis sur le marché par Ford, la maison mère.  La crise de 2008 enclencha la chute.  Elle cessa avec la nouvelle philosophie du nouveau Président Allen Mully.  Intitulée One Ford.  Cette réorganisation enclencha les ventes, par Ford, des marques Aston Martin, Jaguar et Land Rover et scella le sort de Mercury, qui elle, passa à la poubelle de l’Histoire, le 2 juin 2010.

Le pauvre Edsel a dû se tourner dans sa tombe, lui qui avait eu tant de misère à mettre la marque Mercury sur le marché, en 1939.