Au cours des années soixante, la marque Pontiac a été l’une des rares marques américaines à réaliser le fait d’être plus gros, ne signifiait pas nécessairement être mieux. La production du moteur six cylindres à cames en tête, peut être interprétée comme un bon indice de cette nouvelle tendance. La Pontiac Grand Prix fut également désignée, pour subir une cure d’amaigrissement, en 1969.
Cette dernière, comme plusieurs voitures produites par les différentes Divisions de la General Motors, fut mise sur le marché, en tant que modèle 1962, avec comme cible, le marché occupé par la Thunderbird, quatre passagers. Trouver une voiture, capable de faire disparaitre la Thunderbird du marché, faisait partie des fantasmes pour ne pas dire des marottes des gestionnaires, chez GM.
La conception de la Pontiac Grand Prix fut relativement facile. La carrosserie de la Pontiac Catalina à toit rigide fut choisie. Son intérieur fut copié sur celui de la Thunderbird, avec des sièges baquets, une console et des intérieurs plus luxueux.
Au départ, elle devait porter le nom de Ventura, avec mission de remplacer la Catalina d’entrée de gammes, qui ne générait que des ventes anémiques. Finalement, le nom Grand Prix fut retenu, à cause de sa connotation avec le monde des courses de la Formule 1 et le fait que ce nom français apportait un certain exotisme. Les Américains, contrairement à nos amis du ROC (Rest Of Canada), ont généralement une certaine admiration à la culture francophone...
La Pontiac Grand Prix connaissait passablement de succès, avec des ventes se situant entre 30 000 et 72 000, pour les trois premières années. Avec l’arrivée de la deuxième mouture, 1965 à 1968, les ventes connaissaient une baisse marquée. La première année, en 1965, elles atteignirent presque les 58 000, pour se confiner sous les 37 000, au cours des trois années suivantes.
Les causes principales de la perte d’intérêt de la clientèle de la Grand Prix étaient certainement le fait que la nouvelle version avait perdu ses sièges baquets et ses autres décorations empruntées à la Thunderbird. De plus, son extérieur ne la différencie pas beaucoup des autres modèles de Pontiac. Il faut également signaler l’arrivée de la nouvelle GTO qui était très populaire. Autre point négatif, pour la Pontiac, fut l’arrivée de la Buick Riviera, en 1963, qui elle aussi, avait été conçue, avec comme mission de grignoter les ventes de la Thunderbird, dont les ventes se maintenaient à plus ou moins dans 60 à 70 000, par année.
Comme nous l’avons vu plus haut, les ventes de la Pontiac Grand Prix s’érodaient lentement, surtout à partir de 1964. Pire encore, la Grand Prix, comme suite à ses pertes de popularité auprès du public, perdait des partisans parmi les dirigeants de la Division Pontiac. Les derniers, mais non pas les moindres étaient John De Lorean Directeur général de la Division Pontiac, l’ingénieur en chef Bill Collins, et Benjamin W. Harrison responsable des projets spéciaux, en ingénierie. Ce dernier fut celui qui suggéra de recopier, nouveau, le concept de la Thunderbird, en construisant une voiture de type sportive, avec un niveau de luxe assez élevé. Chez GM, on était justement à revoir la plateforme A, pour les modèles 1968, avec un châssis de type périphérique adaptable pour deux empattements, soit 116 pouces, pour les berlines à quatre portes et 112 pouces pour les modèles à deux portières, Harrison proposa de fixer une carrosserie à toit rigide à deux portières sur un châssis long, afin de créer une voiture de classe intermédiaire. Elle devenait la nouvelle Pontiac Grand Prix. Elle était beaucoup plus légère que l’étaient ses prédécesseurs. Elle était identifiée comme étant une GTO luxueuse.
Alors que les styliciens s’occupaient à bâtir un modèle en argile, De Lorean recevait l’approbation de la construire la nouvelle Pontiac Grand Prix. Il lança donc, en urgence, un programme de conception de la voiture, avec une date de présentation fixée à 18 mois. Le problème auquel ils étaient confrontés était que dans une grosse société comme General Motors, les budgets sont donnés au compte-goutte. Par exemple, l’achat de l’outillage ne peut pas excéder un montant fixé d’avance, pour l’année. La nouvelle Grand Prix n’avait donc pas été comptabilisée sur les sommes nécessaires à sa conception. Heureusement, la future Grand Prix avait déjà ses panneaux latéraux.
Ces économies permettaient de construire la voiture et de diminuer son prix de vente de 200,00 $ par rapport à celui des modèles 1968. Elle était construite avec un long capot et un coffre court, montée sur un empattement de 118 pouces. Ses deux modèles étaient identifiés par les lettres J et S J, noms empruntés, sans vergogne, à la Duesenberg 1930.
Sous son long capot se cachait le V-8 de 400 p.c. de cylindrée, alimenté par un carburateur à quatre corps, qui lui permettait de produire 350 ch, soit le même moteur que la GTO. Sur la liste des options, offertes sur le modèle J, mais de base sur la SJ, se trouvait le moteur V-8 de 428 p.c. de cylindrée, avec une puissance de 370 ch. ou 390 ch. La boite de vitesses à trois rapports était la transmission de base. Toutefois, la majorité des acheteurs optaient pour la boite automatique Turbo Hydra-Matic. Une boite à quatre rapports était offerte, en option, avec le moteur V-8 428. Seulement 676 clients des 1014 clients qui avaient choisi une boite manuelle, en 1969.
À l’intérieur, les sièges baquets étaient de retour, avec la console. Cette dernière, continuait jusque qu’à l’avant, pour se terminée devant la figue du conducteur.
La liste des options, pour l’intérieur, était interminable, incluant une foule de sortes de vinyle pour les selleries, des essuie-glaces intermittents, une radio, un ensemble Rally, des amortisseurs, un intérieur en cuir, un compte tours sur le capot un dégivreur électrique, de la lunette arrière, un toit de vinyle, etc.
L’option S J , à 316,00 $ offrait, en plus du moteur de 370 ch, plusieurs rapports de pont, capables d’augmenter les performances de la voiture.
Avec sa nouvelle carrosserie, et son prix d’achat réduit, la Pontiac Grand Prix 1969 voyait ses ventes s’envoler, pour atteindre 112 486 exemplaires de vendus.
Les performances étaient également au rendez-vous. Elle accélérait de 0 à 60 m/h en 7,7 secondes. Elle parcourait le quart de mille à 15,1 secondes, à 91 m/h, et ce, avec le moteur d’entrée de gamme, avec une transmission automatique.
Le succès de cette voiture est indéniable. Sa popularité avait même continué pratiquement jusqu’à la fin de la marque Pontiac, lui assurant une pérennité remarquable. La dernière Grand Prix fut assemblée le 24 avril 2008. Son clone, la G8 fut construite jusqu’en juin 2009. La marque Pontiac fut liquidée, en 2010, après la faillite de GM.