La ville de Détroit a été fondée en 1701, par Antoine Laumet de la Motte Cadillac, qui était parti de Montréal, avec une centaine de personnes, en possession d’un Édit royal lui donnant le droit de fonder une ville, près de ce fameux détroit.
On connait la suite, le Roy Louis XV trop occupé par ses maitresses et ses guerres décida d’abandonner ses colonies aux Britaniques, en 1760. Il était trop stupide pour réaliser qu’il venait de perdre les deux tiers de l’Amérique du Nord.
La vie reprenait son cours. La ville de Détroit n’avait plus que quelques noms de rues, en français, pour témoigner de son passé.
Par ailleurs, étant proche du Canada, elle fut rapidement peuplée par une foule de gens provenant de divers pays, surtout européens. Or, en Europe, plus particulièrement en France et en Allemagne, à la fin du dix-neuvième siècle, une invention venait de changer le monde et sa façon de vivre. On lui avait donné le nom d’automobile.
Rapidement, à Détroit, arrivait une foule de passionnés de mécanique qui rêvaient, tous le même rêve, soit construire une automobile, portant son nom.
En 1900, David Dunbar Buick faisait partie de ces admirateurs du moteur à combustion interne. Il avait par contre un léger avantage sur ses concurrents, il était inventeur de nature. Il entreprenait de nombreuses expériences avec différentes configurations. De plus, il était propriétaire d'une usine fabriquant des articles de plomberie. Il était également celui qui avait trouvé le moyen d’émailler les bains et les lavabos.
Il était tellement passionné par l’automobile, qu’il vendit son usine d’articles de plomberie, pour moins de 100 000,$, pour se consacrer à la conception d’une automobile portant son nom. Il fonda la Buick Auto Vim and Power Company.
Rapidement, ses précieux dollars disparaissaient. Il parvenait à se trouver du nouveau financement, en 1902, afin de continuer à expérimenter différents concepts. Il fonda une nouvelle compagnie, la Buick Manufacturing Company, et continue de faire d’autres expériences. Au début de l’année 1903, il embauche un jeune ingénieur français, Eugène Richard. Plusieurs historiens lui attribuent l’invention des soupapes en tête sur un moteur à combustion interne. Cette disposition des valves fut utilisée par Buick pour vanter la haute technologie, utilisée par la marque Buick pour construire ses automobiles Il aurait été inspiré par les moteurs à vapeur qui sont communs, en France. Avec ses nouveaux employés, Buick recommence une foule de nouvelles expériences: Résultat, la caisse était de nouveau vide.
Cette fois, il se rendit rencontrer les frères Brisco, Benjamin et Frank, de qui il avait déjà emprunté une somme déjà rondelette. Il désirait les convaincre d’investir d’avantage. Rendus méfiants, les frères Brisco veulent se protéger, les frères Brisco fondent une nouvelle compagnie, The Buick Motor Car et se nomment les responsables de la gestion de la nouvelle entité, avec un investissement de 99 700, $. Avec un tel montant, on peut les comprendre de se protéger. Buick continu donc ses expériences. Finalement, les frères Brisco voyant l’argent continuer à disparaître, sans jamais voir de profits entrer, ils décidèrent de tout simplement vendre la compagnie, en 1903.
À cette époque, les charrons voyant avec quelle rapidité les automobiles se vendaient. Ils réalisaient que leur gagne-pain était devenu précaire et que bientôt le cheval devrait retourner brouter dans les prés.
Certains charrons de Flint, Michigan, avaient déjà prévu le coup et menaient leurs propres expériences avec des véhicules à moteur. James H. Whiting, propriétaire de la Flint Wagon Work était l’un de ceux-là. Les Brisco l’avaient donc approché et avaient réussi à conclure le marché, après que la somme de 10 000, $ ait été prêtée par la banque de Flint, après que Whiting eut réussi à convaincre quatre résidents de Flint de garantir son prêt. Ce fut le début d’une longue association entre la ville de Flint et les constructeurs d’automobiles, relation qui existe encore aujourd’hui. Ainsi, la voiture Buick quitta Détroit pour arriver à Flint. Par contre, la mauvaise gestion de David Buick continuait de faire disparaitre les Dollars à un rythme alarmant. Whiting se voyait dans l’obligation de demander, en 1904, de l’aide à William Durant. Ce dernier vivait à New York, à cette époque. Il accepta de venir rencontrer Whiting et de trouver des solutions à ses problèmes. Sur place, il avait accepté d’investir de son argent dans la compagnie et d’en prendre le contrôle. Les talents d’organisateur de Durant, étaient exactement ce don la compagnie avait besoin. Elle prospéra à partir de ce moment. Durant l’utilisa comme base, pour fonder la General Motors Corporation.
Avec William Durant à la tête de la nouvelle compagnie, les choses étaient loin de la gestion bordélique de Dunbar Buick. À la fin de l’année 1905, un total de 750 Buick avaient été assemblées, à l’usine Imperial Wheel Company, située à Jackson. Cette usine appartenait à Billy Durant. Par contre, la production des moteurs et des boîtes de vitesses étaient demeurée à Flint, avec l’assemblage des carrosseries. La publicité annonçait l’arrivée de la Buick modèle C, qui était en fait une copie de la Buick modèle B. Son volant était situé à droite. Il faut attendre la domination de près de 50 % marché, par Henri Ford, pour voir le volant des autos passé à gauche, comme ceux d’aujourd’hui.
Afin de mousser la puissance des moteurs de la Buick, une série de courses furent tenues, avec beaucoup de victoires, ce qui avait fait augmenter les ventes.
Afin de ne plus perdre du temps à transporter les composantes de la voiture pour l’assembler. La production fut déménagée, car elle avait atteint 1 200 véhicules, en 1906. Les deux cylindres furent remplacés par un quatre cylindres, sur le modèle D, en mai 1907.
C’est au cours de la même année que la compagnie Buick rapatriait toute sa production à Flint. À partir de cette date, la ville de Flint était le domicile de la marque Buick. Une autre nouveauté arrivait, la même année, soit un nouveau moteur quatre cylindres, avec une chambre de combustion en forme de T.
Malgré une récession, en 1908, la production se chiffrait à 8 820 Buick vendus.
Au cours de la décennie 1910, Buick s’engageait dans une multitude de compétitions, afin de montrer aux gens que les Buick étaient imbattables sur les routes.
L’année 1915 fut une année particulière pour Buick et General Motors. Pour G M, le retour de Billy Durand à la tête de la corporation changeait les choses. Pour Buick, l’énergie de Durand faisait que les ventes de Buick grimpèrent à 124 834 ventes. Un record qui avait tenu, pendant 23 ans.
William Durant, qui avait été poussé hors du poste de président de General Motors. Il s’était aussi tôt relancé dans le monde de l’automobile, en achetant le prototype que Louis Chevrolet était en train de construire. Selon son habitude, il voulait toujours être maître à bord. Afin de se débarrasser de Louis Chevrolet il monta un scénario, afin d’avoir Chevrolet à l’usure. En 1911, il fondait la Chevrolet Motor Car. Ce dernier désirait construire une automobile haut de gamme et prestigieuse. Durant, au contraire, voulait une auto d’entrée de gamme, facile à vendre. En fondant sa compagnie, il profitait de la renommée de Louis Chevrolet, qui était un pilote de course très renommé, tout en gardant le contrôle de la compagnie. Pour se débarrasser de Chevrolet, il entreprenait de longues palabres, en avançant une opinion contraire à celle de Chevrolet, des heures durant.
Après des mois de ce traitement, Louis Chevrolet exaspéré claquait la porte. Billy, pour lui éviter de perdre la face, le dédommagea avec une participation majoritaire de General Motors. Avec la marque Chevrolet qui connaissait un bon succès, Durant utilisa,
encore fidèle à lui-même, Durant se lança dans l’achat de différentes marques de voitures, dont plusieurs étaient des canards boiteux. Durant utilisa les actions de Chevrolet, afin de racheter une participation majoritaire au sein de General Motors, en 1915. Les gestionnaires, chez G M, connaissant les tactiques de Durant. Ils avaient réussi, pour la deuxième et dernière fois à expulser Durant de General Motors en 1920.
Il continua à boursicoter où il fut ruiné, lors de la crise économique de 1929. Il termina sa vie en tant que gérant d’une salle de quilles, vivant aux crochets de quelques amis fidèles qui l’avaient pris en pitié. Il décédait le 18 mars 1947.
Pendant ce temps, chez General Motors, la Buick continuait à se gagner de plus en plus de parts du marché. Par exemple, en 1926, Buick voyait ses ventes se chiffrer à 266 753 véhicules. Non seulement il s’agissait de ventes records, mais les ventes n’atteindront ce chiffre seulement qu’en 1940.
C’est au cours de cette même année que pour la première fois, de son histoire, elle produisait une série de voitures différentes de celle de l’année antérieure. Ainsi, la Buick 1939 était différente de la 1940. De plus, deux séries étaient présentées. La série Super était instituée, en tant qu’intermédiaire, entre la Special et la Century alors que la Série Roadmaster 70 se situait comme une intermédiaire, entre la Century et l’ancienne Roadmaster, 80, qui fut produite que seulement pour une année. Elle devenait la Limited 80, l’année suivante.
Continuant sur sa lancée, Buick offrait le plus grand nombre de modèles de véhicules de son histoire, en 1941. Non seulement Buick offrait le plus grand nombre de modèles, présentés en quatre séries différentes, mais elle parvenant en même temps a vendre le plus grand nombre de voitures de son histoire, à cette date, soit 377 907.
Avec l’arrivée de l’année 1942, l’atmosphère n’était plus à la fête. Le Deuxième Guerre mondiale faisait rage depuis 1949, en Europe, alors que Adolph Hitler avait envahi pratiquement tout le pays d’Europe. Les États unis voyant le danger décidèrent de consacrer leur puissance industrielle à fabriquer des moyens de défense.
Le 2 février 1942, les usines d’automobiles furent fermées, pour être converties en usine de machine de guerre. Véhicules, munitions, moteurs etc. L’usine de Buick fut chargée de fabriquer le char d’assaut Hellcat. Ce Tank, avec son canon de 76 mm avait comme mission de détruire les chars allemands. Il fut fabriqué en 2 507 exemplaires. Toutefois, étant relativement léger, il devait souvent sa survie à sa légèreté, qui lui permettait de fuir les Panzer à haute vitesse. Contre les Allemands, les équipes à bord des blindés Américains, avaient une espérance de vie environ 15 jours.
Quand enfin la tuerie cessa, en 1945, les usines furent reconverties à la fabrication de véhicules à moteur et les chaines d’assemblage 1942, furent remises en place. Le bon peuple réclamait à cors et à cris des automobiles, le parc automobile étant disparu par attrition, au cours de la guerre. La production démarrait vraiment en 1946, avec 156 080 voitures de vendues. Les incontournables changements annuels se limitaient souvent à de petits ajouts mineurs, tels que l’emblème en forme de mire de bombardiers. Ce gadget était tellement populaire que des compagnies opportunistes en fabriquaient pour répondre à la demande, en vendant des milliers.
En 1947.les ventes atteignirent le chiffre de 267 830 automobiles de vendu. Ces ventes avaient permis à Buick de regagner la quatrième place au palmarès des ventes, en délogeant Dodge de cette place.
La calandre avait fait les frais de quelques changements mineurs. La Série Super, qui fut lancée en 1942, était toujours présente, lors de la remise en marche des usines, en 1946. Quand arriva l’année 1948, elle était offerte en deux versions, soit la Super Sedan et la Super Sedanet. La différence entre les deux modèles était que la Super Sedan avait un toit régulier, alors que la Super avait un toit profilé. Les ventes de l’année 1948 se chiffraient à 275 503, ce qui avait permis, à Buick conserver le quatrième rang au palmarès des ventes . Notre vedette, qui appartient à M. Sylvain Charbonneau a été assemblée à cette époque, alors que General Motors était à reconquérir sa place, dans le monde de l’automobile nord-américaine.