AUSTIN A-40 DEVON 1949

Ecrit par René St-Cyr | 2018-08-30

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Pour réaliser en quel état  de dénuement et même d’indigence, du moins, pour une certaine partie de la population, plus particulièrement celle des citadins des grandes villes, qui devaient, pour survivre, étaient obligés de se cacher dans les stations de métro, afin de se protéger des bombardements.   Les Britanniques avaient une bonne occasion d’exprimer leurs flegmes proverbiale.

Une fois Hitler et ses sbires vaincus, la vie pouvait revenir à la normale, sans avoir à craindre de recevoir une V-1 ou pire, une V-2 sur la gueule.

L’Angleterre avait gagné la guerre, mais le problème du gouvernement britannique était de remettre le pays en marche, malgré une dette monstrueuse, envers les États unis et du plus meilleur pays, le Canada.  En fait, sans l’aide de ces deux pays, les sujets de sa très gracieuse majesté parleraient allemand, aujourd’hui. 

Dans un premier temps, les industries furent remises en marche, avec la directive très claire de produire le plus possible et d’expédier leurs productions vers les États-Unis et le Canada, afin de diminuer la dette.  C’était exporter ou mourir.  L’industrie automobile britannique faisait face à un nouveau défi, pour aller chercher les précieux dollars américains et canadiens.  Exporter des voitures, d’accord, mais comment? Et lesquelles?  Les marques anglaises avaient une certaine expérience en exportation, mais avec des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Australie et le Canada, dont les citoyens sont généralement prêts à tuer pour simplement entrevoir sa très gracieuse majesté. Cette fascination n’existe pas à un tel degré, aux États-Unis.  La question à se poser était quel genre d’automobiles aiment les Américains?

Heureusement pour la marque Austin, Leonard P. Lord arrivait, pour activer les choses.  Le fondateur lord Austin refusait de donner un petit coup vers la modernité, très satisfait de ses précieuses valves latérales. Et ses essieux en forme de poutre.  Sur place, Len Lord arrivant de chez Nuffield,( MG et Morris) il se mettait au travail, en dessinant une nouvelle voiture.  Ce dernier était un ingénieur, spécialisé en production. Toutefois, il adorait dessiner des automobiles et il était persuadé qu’il le faisait mieux que les stylistes de la Compagnie. 

La présence de Lord s’exprima, en 1939 quand Austin annonça l’arrivée d’un moteur à soupapes en tête.  Une nouvelle ligne de camions fut également lancée.  Pour les camions, ce fut relativement facile, il avait copié tout simplement le camion Bedford.  Cette marque appartenait à General Motors.  Sa construction avait débuté alors que la guerre faisait encore rage. 

Dans un premier temps, Lord, en bon tacticien utilisa les modèles 1939 auxquels il apporta quelques changements esthétiques, afin de rebâtir le marché local et de regarnir la trésorerie de la compagnie. Il maintenait cette politique jusqu’en 1947.  Puis, avec beaucoup de fanfares, il présentait sa nouvelle création, la A-40.  Elle était toute en rondeurs, présentée en modèle deux portières et quatre portières.  Lord était déterminé à envahir le marché Nord-Américains.

Au premier coup d’oeil, elle était surement capable de combler le marché domestique, et celui des pays du Commonwealth avec aplomb, mais, comment réagiront les Nord américains était la question sans réponse.

En fait, après réflexion, rien ne pouvait être  plus sans charme, pour un acheteur nord-américain que la Austin A-40, lui qui était habitué à conduire un long paquebot, monté sur quatre roues, motorisées par un moteur V-8 puissant , qui aimait se gaver d’essence, alors que la A-40 était petite, courte, avec un empattement de seulement 92,5 pouces.  Et que dire de son moteur sous motorisé, qui produisait seulement 40 ch à 4 300 tr min.  Elle pouvait prendre un temps fou, pour parvenir à atteindre 65 m/h, qui était la vitesse permise sur les autoroutes.

Len Lord  était quand même plein d’optimisme, alors qu’il arrivait en Amérique, à l’été 1947.  Il avait apporté, avec lui, deux prototypes de la future A-40.  L’une en version Dorset deux portes et l’autre en version Devon quatre portes.  La production débuta avant la fin de l’année 1947.  Toutefois, seulement 10 500 avaient été assemblées, au cours de cette année.  La livraison vers l’Amérique avait débuté et au cours du mois de juillet 1948, 30 000 A-40 étaient sorties de la chaine d’assemblage.  De ce nombre, 11000 avaient été expédiées en Amérique du Nord, alors que seulement 1000 étaient restées en Angleterre.  Quand ces Austin furent mises en vente, les Nord américains habitués à leurs grosses bagnoles, lui jetèrent  un regard circonspect.  À en juger par sa petite taille, par rapport à celle des autos américaines, il était évident qu’elle devait consommer moins d’essence.  En fait, elle consommait un gallon Imperial d’essence, pour parcourir 36 milles.  Mais à cette époque, qui se souciait d’économiser de l’essence?

La Austin, si on la compare aux autos américaines, elle n’était pas tellement spacieuse, avec seulement 48 pouces de large, sur la banquette avant, à la hauteur des épaules.  Elle n’était pas non plus bon marché.  La Dorset affichait un prix de vente fixé à 1595,$,US et la version à quatre portes six fenêtres de la Devon était à 1720,$. US.

Malgré le fait que ses intérieurs étaient en cuir et qu’elle avait des appuis-bras, elle avait de la difficulté à se comparer à une Chevrolet dont le prix de vente était fixé à 1154, $ US, ou une Ford à 1244, $ respectivement .  De plus, la valeur intrinsèque de la voiture diminuait plus rapidement que celui des autos américaines.  Après six ans, la valeur de revente d’une A-40 était d’environ 200, $ alors que les américaines valaient environ 500, $ pour une voiture qui avait un moteur produisant entre 90 et 100 c. v.

Malgré tout, la  Austin, était, selon les normes britanniques une petite voiture très moderne, qui n’avait conservé aucunes des caractéristiques des années trente.  Le châssis était rigide, comparativement aux standards de l’avant guerre.  Son dessin, exécuté par Len Lord affichait un caractère purement britannique.  Sa carrosserie était étroite et haute, une autre caractéristique britannique. Un autre problème, au détriment de la Austin était le fait qu’à part son économie d’essence, elle n’excellait dans aucune sphère en particulier.  Elle n’était pas rapide, elle n’était pas particulièrement jolie, elle n’avait pas une tenue de route exceptionnelle et n’était pas construite particulièrement bien.  En 1949, un grand nombre de A-40, surtout des fourgonnettes furent retournées en Angleterre, car personne ne voulait les acheter.  Les véhicules remisés avaient commencé à rouiller et étaient devenus invendables.  Len Lord continua à apporter des améliorations, car les ventes des A40 et des A90 étaient en chute libre.  Il leur apporta quelques changements esthétiques, leurs ajoutant quelques rondeurs supplémentaires.  Une décapotable fut ajoutée à la liste, en 1952 - 54.  Une nouvelle A40 arriva, en 1951 - 53.

Plus tard, une décapotable quatre places avec une carrosserie en aluminium, et un moteur de 50 ch, fut ajoutée, en fin d’année 1953.  Heureusement pour les concessionnaires la Austin-Healy 100 arrivait, sur le marché, et en fin de l’année 1958 s’ajoutait Austin-Healy Sprite.  Comme le Phoenix de la légende Grec, la marque Austin renaissait de ses cendres. Bien qu’ultimement, que cela ne durera pas non plus

 

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