CHRYSLER TOWN & COUNTRY 1950

Ecrit par René St-Cyr | 2018-09-19

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La Chrysler 1950 Town & Country Newport, avec son toit rigide, sa lunette arrière, extra large, ses décorations de frêne blanc, ses freins à disque et son intérieur luxueux, se qualifiait, comme étant la plus prestigieuse Chrysler des années cinquante, en plus d’être la dernière des luxueuses Town & Country.  Après 1950, ce nom désignait seulement que les Chrysler familiales.

Cette série avait débuté en 1941, alors que le gérant général de la division Chrysler, David Wallace avait eu l’idée de bâtir une familiale plus luxueuse et plus civilisée.  La carrosserie en bois avait été conservée.  On lui avait toutefois adouci la silhouette en arrondissant ses angles.  Le style boite carrée, alors à la mode, pour les familiales avait été rendu plus aérodynamique.  Sous les ordres de Wallace, quelques familiales, Town & Country  furent construites. En 1941 et 1942.  Elles étaient joliment agencées, avec ses portières arrière, en forme d’huitre.

Après la guerre, la marque Chrysler avait besoin de quelque chose de neuf, pour illuminer ses salles d’exposition, qui étaient remplies de voitures à la silhouette terne et trapue.  À cette époque, le président de la compagnie Chrysler était Kaudman Thuma Keller.  K T Keller, pour les intimes.  Ce dernier était un gentilhomme.  Or, pour lui, un gentilhomme se devait de porter un chapeau, alors qu’il était au volant de sa Chrysler, sans oublier le chapeau à fleurs de sa tendre épouse. Donc, il fallait que les autos fabriquées par Chrysler aient un toit haut.  À ceux qui lui reprochaient la hauteur du toit des Chrysler, il leur répondait, du tac au tac: nous fabriquons des autos pour pouvoir nous assoir dedans, et non pour pouvoir pisser par dessus!.  Et vlan dans les dents!   Fin de la digression.

Wallace, quant à lui, rêvait de construire une automobile avec une carrosserie en bois, de modèle berline et décapotable.

 Construites de 1946 à 1948 les Town & Country étaient connues comme étant les véhicules les plus luxueux de ce modèle.  La décapotable avait un prix de vente fixé à 3 400, $.  Elles étaient la coqueluche des classes fortunées, spécialement les acteurs de Hollywood.  Léo Carillo, entre autres, conduisait une Town & Country décapotable, dans une série western, à la télévision américaine.  Cette voiture avait une touche subtile, pour rappeler qu’il s’agissait bien d’un Western soit une immense tête de boeuf, avec des cornes immenses, bien fixée sur le capot.  Les yeux du taureau étaient les clignotants.  Quand on est Western, il faut l’être, jusqu’au bout du capot.

Avec l’arrivée des nouveaux modèles, en 1949, Chrysler conserva la Town & Country, en modèle décapotable, mais bâti 

Sur un châssis de New-Yorker, de 131,5 pouces d’empattement.  En 1950, le nom Town & Country se retrouvait sur une nouvelle carrosserie, qu’elle partageait avec la Chrysler Newport, à toit rigide.

Chez Chrysler, en 1950, on jonglait avec l’idée de construire une carrosserie spécifique aux décapotables.  Ils optèrent plutôt pour utiliser la carrosserie de la Newport, qui selon leurs prévisions augmenterait les ventes.  Malgré les prévisions optimistes, elle ne se vendait qu’en seulement 700 exemplaires, soit 300 de moins que l’année précédente.  En fait, le total des ventes, au cours des années 1946 à 1948 ne se chiffrait qu’à seulement 8 380 voitures de vendues

Les publicistes, chez Chrysler, dans leurs réclames, vantaient  les lignes basses et la tenue de route d’une décapotable, avec la solidité d’un toit d’acier. Ils poursuivaient en ajoutant.   Ces deux caractéristiques donnent les avantages et le confort d’une berline.  Sa lunette arrière était panoramique, alors que ses intérieurs étaient luxueux, confectionnés en cuir, bien taillés et bien dessinés, offerts en trois couleurs, soit vert, ocre, ou noir, cousus avec des fils de nylon, gris argent . La Town & Country se classait dans le haut de gamme.  Les freins à disques, une nouveauté, également offerte sur l’Imperial, était une première dans l’industrie automobile.  Ce type de frein était également offert, à la même époque, sur la Crosley Hot Shot.  Ils étaient de marque Ausco-Lambert, avec deux disques, qui après avoir été actionnés par les cylindres, se calaient sur la surface interne d’un tambour, qui servait de boitier.  Ces freins avaient fait partie de l’équipement de base, sur l’Imperial, jusqu’en 1954.  Ils étaient offerts, en option, sur les autres marques produites par Chrysler, au prix de 400,$.

Tout au long de l’année 1948, sur les Town & Country, les entretoises unissant les pièces en frêne étaient en Acajou ou en simili bois.  Ce procédé fut remplacé, en 1949 et 1950, par un procédé plus économique. Les entretoises étaient peintes de la même couleur que la carrosserie.  Les bandes de bois étaient devenues purement décoratives.  Elles ne faisaient plus partie de la structure, comme s’était le cas, sur les premiers modèles.  Le bois, utilisé pour la fabrication des derniers modèles était de meilleure qualité et mieux fini.  Les joints étaient parfaitement ajustés, dans les meilleures règles de l’art de l’ébénisterie.

Toutes ces aménités impliquaient forcément une augmentation des couts de production, ce qui se reflétait sur le prix de vente.  Une Town & Country 1950, voyait son prix de vente augmenter à 4 003,$.  Cette augmentation faisait que son prix de vente était supérieur de 900,$ à celui d’une Newport.  Même l’Imperial Newport, à ses débuts, en 1951 ne coutait que quelques dollars de plus que la nouvelle Town & Country.  En fait, la Town & Country avait l’honneur d’être la voiture fermée la plus dispendieuse, à Détroit, si l’ont faisait abstraction des limousines.  Son prix dépassait celui d’une Cadillac Coupe de Ville de 500,$ et de 1 000,$, celui d’une Kaiser Virginian quatre portières.

Chez Chrysler, on n’avait jamais rêvé de vendre cette voiture à gros volume.  Par contre, ils anticipaient de meilleurs volumes de ventes que ceux obtenus, qui étaient tout, sauf impressionnants.

Avec des ventes de seulement 700 véhicules, il était pratiquement impossible de justifier les couts de production trop élevés, nécessaires pour la conversion des carrosseries des New-Yorker en Town & Country.  La décision fut donc prise d’abandonner cette carrosserie.  Elle fut remplacée par celle de l’Imperial Newport, en 1951.  Le nom Imperial était plus prestigieux.  De plus, le nom Town & Country était déjà attaché à une familiale Chrysler, ce qui, en plus d’apporter de la confusion, diluait l’image.

Malheureusement, l’Imperial Newport ne se vendit qu’en seulement 750 exemplaires, en 1951.  Le changement de nom n’avait pas réellement donné les résultats escomptés.  De toute façon, cette Imperial n’avait jamais eu le panache et la classe des Town & Country qui ajoutaient de l’éclat aux produits Chrysler, qui en avaient tellement besoin au début des années cinquante.

 

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