En 1953, Henry Ford II dirigeant de la Compagnie Ford Motor, décida de construire l’ultime automobile de luxe, supérieure à la Roll-Royce. Le nom à lui donner s’ imposa. Elle fut nommée Continental Mark II, afin de faire revivre les jours de gloire et le prestige de la première Continental, qui avaient été conçus, à la fin des années trente, par Edsel Ford, père de Henry II.
Depuis que la dernière ait été vendue, en 1848, les concessionnaires et le public, en général, demandaientl le retour de la marque, chez Ford. Henry II décida de répondre à leurs demandes.
La nouvelle Continental Mark II 1956 -57, était différente de la première Continental, qui en fait, n’a jamais porté le nom de Mark 1. Afin de souligner le fait que la nouvelle Mark II était une automobile particulière, elle n’était pas construite dans les usines de Lincoln, elle était construite dans une usine appartenant à la Continental Division. Ce groupe était dirigé par William Ford, frère cadet de Henry Ford II. Cette nouvelle division de la Ford Motor, avait, comme mission, de non seulement concevoir et produire la Mark II, mais de construire une série de véhicules luxueux, orientés vers un secteur supérieur encore plus haut que celui occupé par Cadillac et Lincoln. En fait, la cible était le créneau du marché occupé par Roll-Royce.
Pour un certain temps, l’offensive connaissait un certain succès, mais pas pour très longtemps.
L’entité qui devait devenir la Division Continental, fut fondé en 1953, en tant qu’un organiste de gestion de produits spéciaux. Cette équipe était composée d’une pléiade de styliciens et d’ingénieurs talentueux tels que Gordon Buerhring, John Reinhart, Bill; Ford, Harley Coop. Ce dernier était responsable de construire un châssis, en ventre de boeuf, afin de baisser le plancher au maximum, entre les axes des roues. Cette configuration permettait l’installation de banquettes élevées, sans à avoir l’obligation d’élever démesurément la ligne du toit.
La motorisation était fournie par Lincoln. Ces moteurs V-8 étaient choisis sur la chaine de montage, équilibrés à la main, boulonnés à une transmission automatique à trois rapports, Multi Drive. L’équipe responsable du projet, espérait, en secret être celle dont le dessin sera choisi, pour la version finale de la Mark II. Les dirigeants du groupe « Spécial Product » désiraient ainsi, créer une émulation entre les équipes.
Les deux équipes travaillaient à l’intérieur des mêmes paramètres et devaient soumettre trois vues différentes de la voiture. Les versions finales étaient peintes bleu foncé, avec l’intérieur beige. En fin de compte, le deuxième dessin, proposé par l’équipe maison, fut retenu, avec quelques modifications, pour la version finale.
Cependant, quelques propositions, avancées par les consultants furent retenues. Par exemple, Walter Buell Ford proposa un toit rétractable. Sa suggestion fut retenue et un toit rétractable fut fixé, sur une Mark II. Cette invention fut ultimement utilisée sur les Ford Skyliner 1957-58-59.
Un projet soumis par George Walker s’inspirait du dessin de la Continental 1940, soit un long capot se terminant sur la calandre, en deux partis, fut conservé.. Chacun des segments de cette calandre s’incurvant entre le capot et les phares. Ce concept fut abandonné, à cause des difficultés que représentait sa fabrication.
Le dessin qui fut choisi mérite une mention, autant par sa simplicité, que pour son classicisme. Sa ligne est droite, sauf pour une élévation, sur les ailes arrière. La calandre est simple, la ligne du toit est abrupte, la roue de secours est bien intégrée dans le couvercle du coffre arrière, les parechocs étaient élégamment intégrés au dessin des feux arrière. L’habitacle est simple, inspiré du dessin des avions et des locomotives. Les intérieurs étaient confectionnés avec des cuirs aux grains fins et des tissus raffinés. Le prix de vente était fixé à 10 000,$, soit le prix le plus élevé, jamais demandé pour une automobile nord-américaine, à cette date.
La Mark II se mérita l’admiration du monde entier. Devant cette réception, la Division Continental se préparait à ajouter une décapotable et une berline à quatre portières. Chez Ford, on se préparait à répondre à la demande qui ne pouvait qu’être très forte, selon les critiques dithyrambiques provenant de partout.
Malheureusement, les commandes ne se sont jamais concrétisées. Quelle fut la raison? Le Prix de vente trop élevé, le dessin trop conservateur ?
Quelle que fût la raison, les ventes anémiques c’étaient sans pardon. Plusieurs tentatives furent mises à l’essai étire, pour relancer les ventes, sans résultat.
Avec des ventes de 1325 voitures, en 1956 et 444, en 1957, les comptables étaient devenus irascibles. La Mark II passa au broyeur.