OLDSMOBILE STARFIRE 1961-64

Ecrit par René St-Cyr | 2010-11-19

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Après que Bill Mitchell eut pris la direction du studio de la stylique, en 1958, toutes les marques produites par General Motors cessèrent d’être dessinées comme des jukebox, pour adopter des lignes plus nettes et une apparence extrudée.  Par contre, Mitchell prenait soin de donner à chaque Division des traits caractéristiques différents, qui les mettaient en concurrence l’une contre l’autre.  C’est une chose qui avait été oubliée, chez GM, au cours des années quatre-vingt, alors que toutes les autos des cinq Divisions sortaient du même moule.  C’était cette politique qui avait permis à Oldsmobile de se donner un style différent en mettant sur le marché une édition limitée qui emprunta le nom d’un avion de chasse; Starfire.

À cette époque, GM réagissait plus rapidement aux caprices du marché.  Quand la Corvair Monza fit découvrir, plus ou moins accidentellement, au Département des ventes que les sièges baquets et les consoles représentaient une facette inexploitée du marché.  Conscient d’avoir trouver un nouveau filon, dès l’année suivante, toutes les Divisions, sauf Cadillac, ajoutaient ces options à leur liste.

Pour se remettre dans le contexte, il faut se rappeler que les ventes de la Corvair étaient tout, sauf florissantes.  Pour tenter de les augmenter, plusieurs choses furent tentées, dont cette idée que quelqu’un avait eu de changer l’intérieur, en y ajoutant des sièges baquets et une console.  Au grand plaisir des comptables, chez Chevrolet, cette nouvelle disposition fut très bien reçue par les acheteurs de Corvair et les ventes augmentèrent quelque peu.

Comparés à un nouveau dessin de carrosserie, ces changements étaient plus faciles à faire.  Chez Oldsmobile, il leur a fallu simplement prendre une Oldsmobile Dynamic 88, lui ajouter des sièges baquets, une console contenant un compte-tour, ajouter des moulures extérieures différentes et imprimer quelques carnets de commandes supplémentaires.

En 1961, elle était offerte en modèle décapotable seulement, avec un moteur particulier, des intérieurs luxueux, une large baguette de flancs en tôle inoxydable.  Ce type de baguette était pratiquement un fétiche pour Bill Mitchell et son prédécesseur Harley Earl.  La Starfire avait les mêmes équipements que la Dynamic 88; des lampes d’appoints, des essuie-glace à deux vitesses, etc. en plus de son équipement particulier, soit des sièges à commandes électriques, des intérieurs en cuir, une console avec un compte-tour et le levier de changement de vitesse au plancher, un hautparleur derrière la banquette arrière, ainsi qu’un système d’échappement double.  Une coupée à toit rigide fut ajoutée en 1962.  Elle deviendra finalement, quatre ans plus tard, la seule offerte, car les ventes de la décapotable s’estompèrent rapidement.  En 1967, la Starfire fut délogée par la Toronado, en tant que voiture haut de gamme, chez Oldsmobile.

Les premières Starfire étaient facilement identifiables, avec leurs larges baguettes de flancs en inoxydable.  Ces caractéristiques s’appliquaient aux modèles 1961 et 1962.  En 1963, la baguette était devenue moins large, pour disparaitre complètement en 1964, alors que sa marque spécifique était un trident fixé sur le bas des ailes avant.  Cela marquait la fin des caractéristiques distinctives de la Starfire par rapport aux autres séries chez Oldsmobile.

Les prestations des Starfire 1961 étaient remarquables, grâce au V-8 de 394 p.c. de cylindrée et ses 325 ch.  Ses prestations étaient d’autant plus relevées que la carrosserie utilisée était celle de la Dynamic 88, un modèle d’entrée de gamme, donc plus dépouillée et plus légère.  Mais, au fil des ans, elle était devenue plus lourde, alors forcément, ses performances s’en étaient ressenties, en devenant moins élevées.  Elle avait toutefois conservé son empattement de 123 pouces.  La plupart des Starfire sortaient des usines avec une foule d’options, incluant naturellement la transmission Hydra-Matic.  Elles étaient grosses, luxueuses, confortables, mais un peu lourdes sur la conduite.  Par ailleurs, elles étaient comme Tantale de la mythologie grecque, incapable de satisfaire sa soif.  Toutefois, elles c’était leur soif d’essence qui était insatiable.  Des journalistes de l’époque trouvaient que ce qui manquait le plus à la Starfire était de ne pas avoir un extérieur exclusif, comme la Thunderbird.  Ils ajoutèrent que c’était dommage, car elle était une bonne voiture sous plusieurs aspects et qu’avec une carrosserie plus distinctive elle pourrait être encore plus sensationnelle.  Pour pouvoir être plus différente, il aurait fallu à Mitchell avoir plus de moyens et surtout plus de temps.  Il faut également ajouter que chez General Motors, on était déjà occupé à concevoir une Thunderbird maison, soit la Buick Riviera, qui a été mise sur le marché deux ans plus tard.

En ce qui regarde le conceptuel, la Starfire était semblable à la Buick Riviera, les deux étaient destinées à occuper le créneau du marché ouvert par la Thunderbird 1958.  Par contre, la Starfire avec sa carrosserie traditionnelle n’a jamais été aussi exclusive que la Thunderbird.

Ce fait se reflète parmi les collectionneurs d’aujourd’hui, alors qu’une Oldsmobile Starfire à toit rigide a moins de valeur qu’une Buick Riviera, bien qu’une décapotable Starfire ait légèrement plus de valeur qu’une Riviera, à cause justement du fait qu’elle soit décapotable, modèle non offert chez Buick.  La Starfire n’aura jamais le prestige et ne sera jamais aussi recherchée que la Riviera.  Par contre, elle demeure l’une des voitures fabriquées, au cours des années soixante, parmi les plus recherchées par les collectionneurs.  La production des décapotables n’a jamais dépassé le nombre de 7 600, la première année, alors qu’en 1964 elle affichait un maigre 2 410.  Les coupées à toit rigide sont plus communes avec une production de 34 839 exemplaires, en 1962.

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