MERCURY S-55 1962-63

Ecrit par René St-Cyr | 2011-11-05

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Dès sa naissance, en 1939, la raison d’être de la marque Mercury, dans l’imagination d’Edsel Ford, était qu’elle devait combler le vide entre la Ford et la Lincoln. Au cours de sa conception, il était clair, dans l’esprit de Edsel Ford qu’elle devait fournir des prestations supérieures à celles de la Ford. Ainsi, la cylindrée de son moteur V-8 fut portée à 239 p. c., sa puissance à 95 ch, alors que la Ford conservait le V-8 de 221 p. c. de 85 ch. Mercury conserva sa réputation de voiture performante jusqu’au début des années cinquante, produisant des automobiles avec une bonne tenue de route capable d’entrer aussi bien dans des courses comme la Mexican Road Race que lors des épreuves d’économies comme la Mobilgas Economy Runs. Puis la marque dilua son image en construisant de grosses voitures, onéreuses, pleines de gadgets, capables de bien rouler sur une route droite, tout en ayant en horreur la moindre courbe prononcée. Frappée de plein fouet par la dure récession de 1958, Mercury termina la décennie avec des ventes se chiffrant à moins de 150 000 exemplaires, soit moins de la moitié de l’année record 1955, qui elle, se chiffrait à 300 000. Avec l’arrivée des années soixante, la tendance fut changée, chez Mercury, qui recommença à construire des voitures plus sensées, tout en rétablissant son image de haute performance. De plus, la compagnie étoffa davantage la liste de ses modèles offerts, en y ajoutant la Comet, une nouvelle compacte qui partageait la même plateforme que la Falcon 1960. Elle était suivie, en 1961, par les autres séries de Mercury dont les carrosseries, moins grosses, avaient été dessinées en utilisant comme base de départ celles des Ford. La production remonta vers les 300 000 exemplaires. Cette augmentation avait été favorisée par le marché qui avait repris de la vigueur, avec un intérêt certain envers les voitures qui se voulaient sportives, comme les Falcon Futura, les Comet S-22 et les Corvair Monza. Le marché avait été sondé, avec le lancement de la Comet S-22, 1961. Mercury y allait à fond, en 1962, avec le retour de la Comet S-22 et les lancements de la Meteor S-33, construite sur la plateforme de la Fairlane de Ford, en plus de la Mercury S-55. Cette dernière, offerte en deux modèles, était indubitablement la fierté du département Sport de Mercury. Elle portait le nom de Montery Custom S-55. Elle était offerte en modèle décapotable et coupé à toit rigide, se classant dans le haut de gamme des modèles produits par Mercury, en 1962. Elle était arrivée au milieu de l’année, lancée en même temps que la Ford Galaxie 500XL, dont elle était le duplicata.

Toujours construites sur la plateforme 1960, de la grosse Ford, la Mercury Monterey, Monterey Custom et la Mercury familiale 1962 avaient le dessin de sa carrosserie semblable à celui de la Mercury 1961, mais, en version plus chargée. Le résultat était, dans l’ensemble, mitigé, en ce qui a trait au canon de la beauté d’une carrosserie d’automobile... À oublier est le pire que l’on puisse dire de ce dessin. Toutefois, la S-55 mérite, quant à elle, que l’on se souvienne d’elle. Alors que les Monterey arrivaient sur le marché avec le six cylindres de 223 p. c., comme moteur de base, et la Custom avec le V-8 292 de 170 ch, la S-55 était motorisée par le musclé 390 Marauder, nouveau chez Ford, depuis l’année précédente. Il était alimenté par un carburateur deux corps qui portaient sa puissance à 300 ch. Un carburateur à quatre corps était offert en option. La Mercury, ainsi alimentée, voyait sa puissance être portée à 330 ch. Mais, il y avait plus. Également offert en option avec la S-55 et la Ford XL arrivait le Marauder 406, construit en deux versions. Les deux faisaient partie de la famille FE de Ford, avec un arbre à cames particulier, des poussoirs mécaniques, un taux de compression de 10,9:1 un filtre à air à basse restriction, des collecteurs d’échappement polis et un système d’échappement double. La version alimentée par un carburateur à quatre corps était construite principalement pour être utilisée sur les pistes de course, avec sa puissance de 385 ch et son couple de 444 livres/pied. Pour les courses d’accélération, la deuxième version était alimentée par trois carburateurs à deux corps, ce qui portait sa puissance à 405 ch, soit tout prêt du chiffre magique, à l’époque, de un cheval-vapeur par pouce cube. Elle était la plus puissante Mercury jamais offerte. Faire étalage d’une image sportive pour le public, et non de gagner des courses sur les pistes de la NASCAR, tel était la principale mission de la S-55. (NASCAR est un acronyme pour National Association for Stock Car Auto Racing.) Comme il fallait s’y attendre, ceux qui se sont procuré des S-55 l’ont fait plus pour l’apparence, que pour la performance. Ainsi, la plupart des S-55 qui sont sorties de l’usine étaient motorisées par l’une des versions du V-8 de 390 p.c., accouplés à la boite de vitesse automatique, Multi-Drive à trois rapports. Elle était en fait la version Mercury, de la Cruise-O-Matic de Ford. Bien que la transmission manuelle à quatre rapports ait été offerte sans frais, très peu d’acheteurs s’en sont prévalus. Le principal problème du moteur V-8 de 406 p.c. était son prix de vente élevé. La version NASCAR se vendait 321,00 $ US, alors que la version du 406 destinée aux pistes d’accélération avait un prix de vente fixé à 406,00 $ US. Ici, on ne parlait pas d’un cheval-vapeur par pouce cube, mais d’un dollar au pouce cube. Par ailleurs, il faut dire que la S-55 elle-même, n’était pas une aubaine, avec un prix de vente supérieur de 520, 00 $ à celui d’une Mercury Custom. Ici, dans le plusss meilleur pays, les prix de vente étaient de 4 064,00 $ pour la berline deux portières à toit rigide, 5 673,00 $ pour la berline quatre portières à toit rigide et 4 343,00 $ pour la décapotable. Par contre, sans doute pour mieux dorer la pilule, elle offrait une longue liste d’équipements, tels que des sièges baquets, une rutilante console avec une boite à gants intégrée, un intérieur confectionné de vinyle, des enjoliveurs de roues trois couleurs, des sigles S-55, une suspension et des freins robustes et finalement des pneus plus gros, avec des dimensions de 7,10 X 15’’. Les prix de vente trop élevés ont été visiblement un problème à la diffusion de la S-55, car les ventes s’arrêtèrent à seulement 4 087 exemplaires. Pendant ce temps, Pontiac plaçait sur le marché 30 000 Grand Prix, 1962, à toit rigide. Malgré tout, la S-55 revenait, en 1963. Bien que l’ensemble de bases était demeuré le même, des changements furent apportés à la liste des options, par l’ajout de deux nouveaux V-8 427. L’un était alimenté par un carburateur à quatre corps, ce qui lui donnait une puissance de 410 ch, alors que l’autre atteignait 425 ch grâce à deux carburateurs à quatre corps. Mercury arborait une toute nouvelle livrée, en 1963. Elle se démarquait particulièrement par le toit carré avec la lunette arrière inversée vers l’intérieur, sur la coupée deux portières. Ce toit se faisait particulièrement aimé lors des tempêtes de neige, en demeurant toujours libre de glace, alors que pendant la canicule, il suffisant de baisser la lunette arrière pour avoir une bonne circulation d’air à l’intérieur de l’habitacle. Il y avait également une belle berline, quatre portières à toit rigide S-55, qui accompagnait la décapotable. Au milieu de l’année arriva une nouvelle S-55 coupée, avec un toit profilé qui portait le nom de Marauder, également offerte sur la série Custom. La nouvelle venue permettait un éventail de prix de vente plus large. Ce fait, en plus d’une année complète de vente portèrent le nombre de S-55, vendues à 8 764. Ce chiffre était une amélioration sur celui de l’année précédente, mais il était à des années-lumière des chiffres de vente des Grand Prix et Monte Carlo de GM. Avec une popularité si modeste, il n’a pas été surprenant de voir disparaitre la S-55 de la liste de production de Mercury, en 1964, qui soit dit en passant, fêtait le vingt-cinquième anniversaire de la marque. Par contre, le concept demeurait sur la liste des options, en 1964, sous le nom de « Sport Package », destiné à la Park Lane, décapotable et à la berline Marauder, à deux et quatre portières, représentantes du haut de gamme, chez Mercury. Le concept sera essayé à quelques reprises, jusqu’aux années 2000, sans beaucoup plus de succès, en ce qui regarde les ventes. Malheureusement, avec la disparition de la marque, nous ne connaitrons plus jamais de ces Mercury, qui osaient sortir des ornières du marché de l’automobile.  

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