Plymouth Sport Fury 1962-64

Ecrit par René St-Cyr | 2011-12-07

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Les Plymouth, construites de 1962 à 1964, ne sont presque pas aussi mauvaises qu’elles sont généralement décrites. Oui, elles auraient pu être mieux construites, oui les produits Chrysler étaient encore dans leur âge d’or de la rouille dévorante, oui le dessin de leur carrosserie ne convenait pas à tout le monde, à très peu en fait. Par ailleurs, ces voitures ont tenu le coup, d’une façon surprenante, jusqu’à aujourd’hui. Quand on les regarde, force est de constater que malgré les années, leur dessin, bien qu’un peu torturé, pour ne pas dire trituré, n’a pas tellement vieilli et que leurs tailles et l’équilibre de leurs lignes, demeurent quand même acceptables. Leur long capot et leur petit coffre court font figure de pionnier, ayant été dessinés longtemps avant que les « ponycars » arrivent sur le marché. Mais, au cours des années soixante, en Amérique du Nord, gros était synonyme de meilleurs. Alors, quand les Plymouth et les Dodge sont arrivées dans les salles d’exposition des concessionnaires, avec des carrosseries souffrant de nanisme, en étant à peine plus grosses que celle d’une compacte, les clients se sont sauvés en courant, surtout vers les concessionnaires Ford et GM, qui eux, avaient de bonnes grosses voitures, qui en jetaient plein la vue. Le résultat a été des ventes désastreuses. Plymouth qui occupait une précaire troisième place, au palmarès des ventes de 1960, s’était retrouvée en huitième place, en 1962. La pire débâcle de son histoire, abstraction faite de sa disparition, en 2001. Il ne faut toutefois pas oublier que le même véhicule, une fois remanié avec un dessin plus orthodoxe, replaçait la marque Plymouth au quatrième rang, l’année suivante, soit juste après Chevrolet, Ford et Pontiac. La remontée spectaculaire de la Plymouth avait été facilitée par la popularité de la Valiant, qui avait été intégrée à la Division Plymouth. Tout ce qui pouvait être dit sur les Dodge 1962-64 d’entrée de gamme pouvait s’appliquer aussi aux Plymouth. Cependant, en ce qui regardait l’apparence, celle de la Plymouth ressortait mieux, et de loin, que celle de la Dodge, sur l’empattement court, pour l’époque de 116 pouces. Plymouth conservera cet empattement, contrairement à Dodge qui l’abandonnait, en 1962.

Soit dit en passant, pour ceux qui cataloguent la Plymouth comme l’une des autos ayant le dessin le plus bizarre, comme beaucoup le faisaient à l’époque, devraient savoir qu’elle aurait pu être encore plus étrange. Des photos prises pendant que les styliciens étaient à l’oeuvre, pour concevoir les modèles 1962, nous montrent des maquettes de ce qui devait être la Plymouth 1962. Sur l’une d’elles nous pouvons voir un immense aileron fixé à la verticale sur le côté gauche du couvercle du coffre, imitant la voiture concept asymétrique, dessinée par Virgil Exner, la XNR 1960. Une autre photo nous montre ce qui semble être une Plymouth, pleine grandeur, ressemblant étrangement à une Pontiac, avec le sigle Super Sport. Cela semble indiquer que les Dart et les Custom 880 de Dodge faisaient partie au début, avant de devenir des Dodge, des projections futuristes conçues pour la Plymouth. Malheureusement pour Plymouth, cela ne s’est jamais matérialisé. Ce qui s’était réalisé a été une version sportive de la Plymouth 1962 qui a fait revivre le nom de Sport Fury, datant de 1959. Chez Plymouth, on s’était sans doute dit que si Chevrolet avait sa Super Sport, pourquoi n’aurions-nous pas, nous aussi, notre Sport ? Elle faisait ses débuts au milieu de l’année 62, offerte en modèle décapotable et coupée à toit rigide. Elle avait les atouts qui ont toujours été présents pour métamorphoser une voiture triviale en sportive, soit des sièges baquets, une console, des intérieurs en vinyle. À l’extérieur, cette Fury se distinguait des autres par sa calandre noire, des enjoliveurs de roues différents, des baguettes de flanc plus longues et une fausse sortie d’air, sur son panneau arrière. Contrairement aux autres Fury qui avaient comme moteur de base le valeureux six cylindres, cette dernière était motorisée par le V-8 361 Golden Commando avec 305 ch sous l’accélérateur. En option, une paire de V-8 383 et un trio de V-8 413 offraient une plage de puissance grimpant jusqu’à 410 ch grâce à la tubulure d’admission Ram Induction. Il faut se souvenir que la Plymouth 1962 mesurait sept pouces de moins et pesait 400 livres de moins que les modèles 1961. Il est donc évident de constater que les Sport Fury pouvaient fournir de féroces performances, quand elles étaient motorisées par les gros V-8 de l’époque. Une partie de sa perte de poids avait sa source dans le fait que sa carrosserie était complètement monocoque, sans le châssis des modèles 1960-61. Cette méthode de construction avait comme qualité de faire des carrosseries solides, qui résistaient mieux aux torsions longitudinales et latérales causées par la route. De plus, elles se mariaient mieux avec la suspension à barres de torsion de Chrysler. C’est pour toutes ces raisons que beaucoup de corps de police s’en procuraient en grand nombre. Aidés par le fait que les Plymouth avaient fait peau neuve, en 1963, les chiffres de vente étaient partis de 340 000 pour grimper à 488 500. Des phares doubles, une calandre différente, ainsi que des côtés plats et un toit à la Thunderbird, en plus d’une carrosserie plus longue de trois pouces, avaient changé complètement l’apparence de la voiture. La carrosserie avait été allongée de l’arrière, ce qui avait augmenté le volume de son coffre. Des enjoliveurs de roues particuliers et son insigne trois couleurs identifiaient la Sport Fury. La liste des moteurs offerts en option était sensiblement la même, sauf que le V-8 413, avait été remplacé par le V-8 426 dont la puissance pouvait grimper jusqu’à 425 ch.

Un autre changement esthétique fut apporté à la carrosserie, en 1964, avec une nouvelle planche de bord à l’intérieur. Sur les modèles à toit rigide, les pieds B changeaient de forme, pour devenir triangulaires, alors que la lunette arrière prenait une forme recourbée. Les grands changements mécaniques comprenaient une boite de vitesse à quatre rapports, avec le levier au plancher, offerte en option, avec n’importe le quels des moteurs V-8. L’élargissement de 2,5 pouces de la voie arrière améliorait la tenue de route de la Plymouth, en diminuant les roulements, quand la voiture entrait dans une courbe prononcée. Avec des voitures mieux équilibrées, Plymouth entreprenait la saison des courses NASCAR avec plein d’optimistes. Aidé des Dieux, d’un nouveau moteur V-8 Hemi et du talent du jeune pilote Richard Petty, qui deviendra rapidement un roi, dans le monde de la NASCAR, Plymouth conquit les trois premières places, au Daytona 500 de 1964. Cette victoire avait indubitablement aidé la marque Plymouth, à remonter au palmarès des ventes. Elles augmentèrent près de 600 000 exemplaires, la meilleure année, depuis 1957. Pas si mal pour une voiture qui était pratiquement moribonde depuis deux ans. Cette remontée spectaculaire pouvait se classer parmi les plus grands rattrapages du monde de l’automobile. C’est donc dire que cette Plymouth n’était pas si mauvaise, après tout.  

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