DODGE CHARGER 1966 — 67

Ecrit par René St-Cyr | 2014-06-06

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ALes premières fois que le nom Charger fut utilisé, chez Dodge, c’était en 1963, pour identifier une voiture concept.  Cette voiture avait une calandre qui a été adoptée par la Dodge Polara 1964.  Elle n’avait pas de parebrise, ni de toit.  Le toit était remplacé par un arceau et le parebrise par un déflecteur en plastique transparent de quelques centimètres de haut.

Une deuxième suivait, en 1964 sous le nom de Charger II, dessinée sensiblement sur le même thème, encore une fois sans toit.

Le monde de l’automobile était, à l’époque, en pleine ébullition, comme suite à l’arrivée sur le marché de la Ford Fairlane, en 1962, qui ouvrait un nouveau créneau du marché, soit les intermédiaires.  Toutes les marques se lancèrent dans ce nouveau marché, avec agressivité, car c’était justement dans ce créneau du marché que la guerre au cheval-vapeur était la plus intense.

Chez Dodge, on ne faisait pas exception.  On avait décidé de se lancer dans la haute performance.  Ils avaient déjà des moteurs très performants, partant du V-8 318, passant par le V-8 361, le V-8 383, le V-8 440 pour se terminer avec le coq du village, le V-8 426.  Il ne manquait plus que le véhicule pour partir en guerre.  Les concepteurs étaient confrontés à un problème omniprésent, chez Chrysler, la tirelire était à peine capable de suffire à rembourser les comptes courants.  Il était donc hors de question de bâtir une automobile, à partir de la table à dessin. 

Quelqu’un eut l’idée d’utiliser la nouvelle Coronet et de lui donner le même dessin que celui de la Charger II.  Le toit et les pieds C furent donc modifiés, une lunette arrière plus grande fut intégrée au toit profilé.  La calandre fut changée pour une, spécifique à la Charger.  Cette calandre avait des trappes qui cachaient les phares.  Les feux arrière occupaient tout l’espace, sur le panneau arrière.  L’ensemble donnait une vue impressionnante.  Toutes ces additions étaient destinées à faire oublier que le Charger était en fait une Dodge Coronet, à toit rigide, qui incidemment, avait un toit profilé, des phares cachés et un niveau de luxe plutôt relevé.

Les brochures de ventes décrivaient la Charger comme étant suffisamment agile, rapide et provocatrice, pour que vous soyez heureux de ne pas avoir les moyens de vous payer un chauffeur.  Cela vous donnait la chance de la conduire vous-même.  Le fait qu’elle avait un prix de vente fixé à 3 785,00 $ CA, soit environ 500,00 $ de plus que celui de la Dodge Coronet 500.  Ce prix de vente plutôt costaud, n’incitait pas à prévoir l’embauche d’un chauffeur, par manque de liquidité.

La publicité faisait miroiter le fait, que sous le capot, il y avait suffisamment de place pour y loger un V-8 426 Street Hemi.  Cette option n’était pas qu’un moteur.  Elle incluait une suspension robuste, des pneus Blue Streak, des tambours de frein de 11 pouces.  Les freins à disques faisaient partie d’une autre option.  Si la transmission automatique TorqueFlite était commandée, avec le 426, elle était ajustée pour faire ses changements de rapports à 5 500 tr/mi.  Une transmission manuelle, à quatre rapports, était également offerte.  Le tableau de bord était composé d’instruments de forme ronde, dont un tachymètre, juste à côté du cadran du compteur de vitesse.

Si le V-8 426 Street Hemi était le rêve de chacun, la majorité optait plutôt pour le moteur d’entrée de gamme, soit le docile V-8 318 de 230 ch, avec la boite manuelle à trois rapports, avec le levier de changement de rapport fixé sur la colonne de direction.  Les V-8 361 et 383 étaient présents sur la liste des options.

La Charger n’était pas, et de loin, la voiture familiale.  Elle pouvait accueillir quatre passagers.  Avec les consoles situées entre les sièges, le nombre quatre était vraiment la limite.  Par contre, celui qui avait beaucoup de bagages pouvait rabattre les dossiers et obtenir un espace de chargement, aux dimensions généreuses.  Les intérieurs, en vinyle, étaient offerts en six couleurs différentes, relevées par des décorations de chrome.

Une console pleine grandeur était présente, en équipement de base, avec un volant à trois rayons, en similibois, des enjoliveurs de roues en acier inoxydable.  La servodirection et le servofrein étaient offerts en option, tout comme le différentiel autobloquant et les butoirs avant et arrière.

Sur les modèles 1967, la console fut raccourcie, afin de donner assez d’espace pour accueillir un cinquième passager, à la condition qu’il ne souffre pas d’obésité morbide.

Des essais routiers, exécutés par des chroniqueurs automobiles de l’époque prouvaient que le nom Charger n’était pas que de la frime.  Une Charger, motorisée par le V-8 383 accélérait à 60 m/h en 7,8 secondes.  Avec le V-8 426, la même vitesse était atteinte en 6,4 secondes.  Sur les pistes de course sanctionnées par la NASCAR, les Charger remportèrent le trophée Grand National Championship.  Les publicitaires utilisèrent les exploits de la Charger, pour lancer la campagne de publicité Dodge rebellion.  Ce slogan publicitaire laissait sous-entendre que ceux qui se procuraient une Dodge étaient des gens au caractère fort, au-dessus de la moyenne, capable de faire fi des tabous sociaux, afin de vivre leur vie sans contrainte, bien sûr au volant d’une Dodge Charger Hemi...

La Dodge Charger, malgré le dessin quelque peu anticonformiste, avait quand même réussi à se trouver 37 344 acheteurs.  Toutefois, quand la Charger 1967 arriva sur le marché, il semblait que le cercle restreint d’admirateurs était épuisé.  Les ventes s’écroulèrent à seulement 15 788.  Heureusement, Dodge avait une Charger au dessin beaucoup plus harmonieux, qui attendait sur le côté, pour reprendre la route et terminer la décennie.

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