EDSEL RANGER 1960

Ecrit par René St-Cyr | 2014-10-01

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L’histoire de cette marque est indubitablement l’histoire la plus complexe, la plus obscure, à être survenue, dans le monde de l’automobile américaine.  L’histoire de l’Edsel prend ses racines au début des années cinquante, après que Henry II Ford fut enfin parvenu à remettre la compagnie Ford sur ses roues, si j’ose dire. 

À la suite du lancement de la Ford 1949, la compagnie, grâce au succès qu’avait connu la Ford 1949, était redevenu très rentable, reprenant la deuxième place à Chrysler, en ce qui regardait le volume de ses ventes.  Se sentant bien en selle, Henry II décida de s’attaquer à son ennemi numéro 1, General Motors.  Il décida de contrer GM, en lui opposant un modèle contre chacun des modèles produits par GM.  C’est ainsi que la Continental vit le jour, pour s’opposer à Cadillac.  La Mercury représentait le milieu de gamme, la Division Lincoln-Mercury fut fondée.  Une nouvelle étude indiquait que chez GM, la gamme intermédiaire était représentée par deux marques, soit Buick et Oldsmobile.  Ils décidèrent donc d’ajouter une nouvelle marque, à la Division Lincoln-Mercury, qui devait être vendue par le réseau des concessionnaires Lincoln-Mercury.

Cette Division devenait beaucoup plus importante et menaçait la domination de la Division Ford, ce qui forcément froissait l’égo de Robert McNamara, qui venait d’être promu à la tête de la Division Ford.  Il était persuadé que cette nouvelle voiture ne ferait pas ses frais avant trois ans, ce qui signifiait que sa propre Division serait privée de millions de dollars.  Les premières entraves, qu’il mit sur la route de ce qui était devenu la marque Edsel a été de défendre à son personnel de travailler sur ce nouveau projet.  Au départ, l’Edsel devait être construite à l’usine de Louiville, Kentucky.  Puis, en 1956, cette décision fut annulée.  Les Edsel Ranger et Pacer devaient être assemblée dans les usines Ford, alors que les Corsair et les Citation, dans les usines de Mercury.  Le résultat de cette nouvelle méthode fut que sur une heure de production, deux ou trois Edsel étaient assemblées, sur la même chaine, qu’environ 60 Ford.  Les ouvriers n’avaient pas le volume suffisant pour les assembler adéquatement.  De plus, McNamara refusait de fournir des inspecteurs de la Division Ford pour contrôler la qualité d’assemblage d’une autre Division.  Pour rendre les choses encore plus difficiles, le problème de pièces de mauvaise qualité existait chez les fournisseurs de pièces extérieurs à la compagnie Ford.  Les véhicules produits, par les des deux Divisions, en 1957, excepté Lincoln, ont été probablement les plus affligés par des problèmes de mauvaise qualité d’assemblage de l’histoire de la FoMoCo.

Lors de son lancement, le 4 septembre 1957, chez Ford, on était très optimiste du succès de l’Edsel.  La presse écrite était très positive en décrivant la nouvelle Edsel.  L’achalandage chez les concessionnaires fut évalué à plus de 2,5 millions de visiteurs, la journée de la présentation.  Après 10 jours, il était devenu évident que malgré l’intérêt manifesté envers la nouvelle voiture, très peu des visiteurs s’étaient changés en acheteurs.  Les choses allaient de mal en pis.  La première réaction de McNamara fut de dire : « Je vous l’avais bien dit ».  Il ridiculisa l’avant de la voiture, passant par les boutons poussoir de la transmission pour terminer par les feux arrière horizontaux.  Au retour d’une visite des usines où étaient assemblées les Edsel, il oublia le dessin de la voiture pour nier les problèmes de qualité d’assemblage mettant la faute sur les publicitaires qui à son avis faisaient mal leur travail.  Pire encore, pendant que l’Edsel tentait de se tailler une place sur le marché, une crise économique frappait.  L’effet pervers de cette crise fut la disparition du marché occupé par l’Edsel.  Des marques comme DeSoto, Buick, Dodge, Mercury, voyaient leurs ventes décliner de 30 à 50 pour cent.   Le plus ironique de cette situation est le fait que le lancement de l’Edsel devait se faire au mois de juin.  Il avait été retardé jusqu’en septembre, afin de permettre aux concessionnaires d’épuiser leur réserve de modèles 1957.  Si les ventes avaient débuté à cette date, avant que les effets de la crise se fassent sentir, l’histoire de l’Edsel aurait sans doute été différente.

En urgence, on modifia quelque peu les carrosseries des modèles 1959.  La structure administrative fut modifiée, l’Edsel entra dans la nouvelle Division M-E-L, acronyme pour Mercury, Edsel, Lincoln.  Afin d’économiser d’avantage, les moteurs V-8 361 et V-8 410, furent remplacés par des moteurs Ford six cylindres de 223 p. c. et les V-8 292, V-8 332, V-8 361, en 1959.  En 1960, les moteurs furent encore remaniés.  Le six cylindres était toujours offert, accompagné par les V-8 292 et le nouveau V-8 352.  Face au désastre, il fallait trouver une solution de rechange, et vite.  Heureusement, sur l’une des tables à dessin des studios d’études avancées il existait un dessin nommé Quicksilver.  Ce dessin, ainsi que celui des Ford Fairlane Starliner et Sunliner fut confiée au stylicien I. B. Kaufman, avec un minuscule budget de 200 000,00 $, afin qu’il crée une nouvelle Edsel 1960.  Il réussit si bien que seulement trois pièces durent être fabriquées, soit le capot et deux petits panneaux de custode.  En souvenir de la calandre verticale des modèles antérieurs, le même thème fut conservé grâce à une barre verticale, en forme de sablier.  Sa carrosserie fut montée sur un châssis de Ford, allongé à 120 pouces d’empattement.

À l’arrière, le lien de parenté avec la Ford était évident, malgré le fait que les feux arrière de l’Edsel étaient formés à la verticale, contenus dans des boitiers chromés et que ceux de la Ford étaient en forme de demi-lune. 

Dès son arrivée sur le marché, il était évident que la magie avait cessé de jouer.  Les ventes se faisaient au compte-goutte.  Robert McNamara devenu président de Ford siffla la fin de la récréation et le 19 novembre 1959, la production de l’Edsel cessa.

Notre vedette, qui appartient à M. André Ferland, fait partie des rares Edsel que nous rencontrons sur les terrains d’exposition de voitures anciennes.  Elle a été fabriquée en seulement 777 exemplaires.

Pour survivre, il aurait fallu à l’Edsel, premièrement, résister à la crise économique, puis déjouer les complots que certains gestionnaires avaient ourdis contre elle, avoir aussi une qualité d’assemblage irréprochable et enfin, ne pas être boudée par les concessionnaires qui refusaient de la commander.  Les dés étaient vraiment trop pipés contre elle, pour qu’elle survive.  Sa disparition était

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