AMC AMX 1968 -1969

Ecrit par René St-Cyr | 2014-12-26

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Le responsable du studio de stylistique, chez American Motors, au cours des années soixante, était Richard A. Teague.  Il était doué d’un sens esthétique très personnel.

Comme suite à la frénésie déclenchée par la Mustang, lancée en 1964, avec le succès que l’on connait, toutes les compagnies d’automobiles se précipitèrent sur leur planche à dessin pour produire un clone afin d’ainsi profiter de l’ouverture de ce nouveau créneau du marché ouvert par Ford.

Chez American Motors, on ne faisait pas exception.  À la fin de l’année 1965, le présidant de AMC, Roy D. Chapin, qui venait de remplacer Roy Abernethy, désirait montrer au public, que sa compagnie, reconnue pour fabriquer des Rambler économiques et fiables, mais sans grande beauté sensuelle, pouvait elle aussi produire des voitures sportives au dessin gracieux.

Il lança le Projet IV.  Teague se mettait à l’oeuvre, dessinant différents prototypes, dont celui qu’il nomma AMX, pour (American Motors Experimental).  Cette voiture était une coupée deux portières, à toit rigide.  Ce qui la distinguait des autres, était le fait qu’elle avait un siège d’appoint dans le coffre.  Teague avait ressuscité ce fameux siège qui exista jusqu’à la fin des années trente, connu sous le nom de Rumble seat, également appelé siège de la belle-mère.  Ainsi, la AMX était une 2+2+2.  La AMX fut si bien accueillie qu’une AMX fonctionnelle fut construite par la compagnie italienne Vignale.

Pendant ce temps, Teague travaillait à la conception de la Javelin 1967, afin de répondre à la Mustang.  Pour la dessiner, il s’inspira fortement du dessin de la AMX.  Puis, pour montrer le sérieux de AMC en tant que fabricant de voitures sportives, il décida d’utiliser le châssis de la Javelin, en lui retranchant 12 pouces pour fixer l’empattement à 97 pouces, puis il lui ajoutait une carrosserie à deux places.  En partageant beaucoup de pièces avec la Javelin, la AMX pouvait être construite à peu de frais, avec en prime le fait qu’elle améliorait l’image de AMC, en tant que concepteur de voitures haute performance.  Exactement ce que son patron voulait.

Elle fut présentée au public en février 1968, sous le nom de AMX.  Son lien de parenté avec la Javelin était évident.  Toutefois, la forme de son toit, sa calandre et ses ailes arrière étaient légèrement différentes.  Pour la motoriser, les ingénieurs utilisèrent leur moteur V-8.  Ce dernier avait vu le jour en 1966 avec une cylindrée de 290 p.c. puis passa à 343 p.c., en 1967, pour atteindre 390 p.c., en 1968. 

Avec ses deux sièges et son empattement court, la AMX a souvent été comparée à la Corvette de Chevrolet, malgré le fait que la compagnie AMC ne l’avait jamais présentée comme étant une voiture sport.  Toutefois, comme la Thunderbird à son début, la AMX était capable de performances impressionnantes.  Pour le prouver, la AMC embaucha Craig Breedlove, un détendeur de records de vitesse.  Accompagné de sa femme, ils établirent 106 records de vitesse, en 24 heures, avec une vitesse moyenne de 140,7 m/h.  Plus tard, sur les pistes de Bonneville, ils établirent un record de vitesse de 189 m/h.  En fait, elle avait failli, en 1969, remporter le championnat sur les pistes sanctionnées par la SCCA (Sport Car Club of America).  Malheureusement, elle fut battue par une Corvette que par seulement quelques points.

Malgré ses nombreux records, jamais personne ne s’est fait bousculer aux portes des concessionnaires AMC.  Les ventes atteignirent péniblement le chiffre de 6 725, en 1968, soit environ la moitié de ce que AMC avait projeté de vendre.  Très peu de changements furent apportés aux modèles 1969, sauf une augmentation de prix de 52,00 $ qui demeurait quand même sous la barre des 3 300,00 $ US.  L’ajout de couleurs voyantes, telles que bleu brillant, orange, et vert, en plus d’un ensemble haute performance, permirent de hausser les ventes à un maigre 8 293.  Quelques changements mineurs furent apportés, dont une calandre neuve, des sièges avec des dossiers hauts sur les modèles 1970.  La débâcle fut complète avec la vente de seulement 4 116 exemplaires.  Teague tenta d’assurer la pérennité du nom AMX en modifiant une Javelin à laquelle il avait mis quelques attributs de la AMX, en 1971. 

Cherchant de nouvelles avenues pour la AMX, il avait conçu la AMX/2, en 1969.  Cette dernière n’était qu’un exercice de style.  En 1970, il avait dessiné la AMX/3, qui elle, était complètement fonctionnelle, avec un moteur central.  Il avait construit cette voiture avec l’aide de BMW et de l’ingénieur italien Giotto Giugiaro.  Elle était montée sur une suspension indépendante, aux quatre roues.  Son moteur central était le V-8 390 de 340 ch.  Elle était arrêtée par quatre freins à disques.  Six exemplaires furent construits, dont quelques-unes furent testées sur les pistes de course.

Le problème était que AMC était déjà emportée par un long déclin et n’avait donc par l’argent nécessaire pour poursuivre la mise au point de ce bolide, pas plus d’ailleurs celui de continuer la production de la Javelin AMX.  Aujourd’hui, American Motors est disparue depuis longtemps.  Richard A. Teague est décédé en 1991.  Par ailleurs, nous pouvons le remercier à titre posthume de nous avoir permis de connaître des voitures qui ont été conçues par un homme, qui avait une passion et une vision suffisamment élevées, pour imaginer des véhicules exceptionnels, malgré le manque de moyens financiers suffisants pour aller jusqu’au bout de ses rêves.

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