FORD T, TOURABOUT 1910

Ecrit par René St-Cyr | 2016-02-05

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L’automobile a été conçue, vers la fin du dix-neuvième siècle, principalement par des chercheurs d’Allemagne et de France.  Il a fallu attendre quelques années, avant que les Nord-Américains commencent à s’y intéresser.  Le cercle de passionnés de mécanique était alors très restreint.  Quand les premières automobiles commencèrent à circuler sur les routes, elles furent généralement très mal reçues.  La liste des accusations, contre elle, était très longue et sans appel.  Les plus souvent évoquées étaient : qu’elle faisait prendre le mors aux dents aux chevaux, faisait tarir les vaches, paniquer les moutons, donnait des malaises aux femmes enceintes, pour n’en nommer que quelques-unes. 

Malgré les récriminations nombreuses contre elle, l’automobile parvenait lentement à se faire accepter.  Au tournant du siècle, 8 000 voitures étaient immatriculées, aux États-Unis.  Un sondage d’opinion, tenu en 1903, indiquait que seulement cinq pour cent de la population américaine avaient une perception positive et favorable de l’automobile.  Malgré cette perception très négative de l’automobile, les immatriculations atteignaient le chiffre de 140 000, la même année.  Toutefois, ses détracteurs étaient loin de désarmer.  Ils continuaient de vociférer contre elle, en l’accusant d’avoir causé des morts en plus grand nombre, que celles survenues au cours de la guerre hispano-américaine. 

Certains allaient aussi loin que de creuser des tranchées au travers les routes, pour capturer les propriétaires de cette engeance, soit pour les menacer de sévices et même de mort, soit pour leur faire payer un droit de passage prohibitif...

Devant l’invasion de plus en plus grande de l’automobile, les contestataires durent se rendre à l’évidence, soit que la vague les avait submergés et que finalement, l’auto avait quand même un côté utilitaire.

C’est sous ce climat que Henry Ford était parvenu, après deux échecs, à fonder la Ford Motors Company, le 16 juin 1903.  Il donna le nom de Modèle A, à son premier véhicule, qu’il mettait sur le marché, la même année.

Il égrena l’alphabet, jusqu’à la lettre S, offerte en 1908.  Depuis le début de la production, en 1903, la Compagnie Ford avait vendu environ 16 000 véhicules.  Les trois derniers modèles, soit les Modèles N, R et S, étaient, en fait, le même véhicule, avec des carrosseries et des finitions différentes.  Henry Ford, devenu plus expérimenté, sentait qu’il devait construire une automobile capable de surmonter toutes les difficultés qu’elle pouvait rencontrer sur toutes sortes de routes, qui étaient souvent, à l’époque plus semblable à un marécage qu’à une route.  Il voulait produire une voiture qui serait une solution universelle aux problèmes que devaient affronter les automobilistes.

Dans un premier temps, il fit construire une chambre, au troisième étage de l’usine d’assemblage.  Ce local, sans fenêtre, n’avait qu’une porte, barrée et la clef, était dans les poches de Henry Ford.  Ce dernier avait réuni ses meilleurs assistants, dans cette pièce, leur faisant la mise en garde de ne parler à personne de ce qui se passait, dans cet appartement.  Ils débutèrent en faisant un remue-méninge.  Puis, Henry Ford leur dévoila une pièce de métal, qu’il avait « emprunté », sur une épave de Peugeot, qui avait participé à une course, tenue sur les pistes de Palm Beach, en 1905.  Il avait pris cette pièce de la Peugeot, car il avait été intrigué, de voir que cette pièce aurait dû casser, sous le choc de l’accident.  Or, la pièce n’était que tordue.  De plus, elle était plus légère que la moyenne.  Il avait donc emporté la fameuse pièce, pour la faire examiner par un métallurgiste.  La réponse était qu’elle était composée d’un alliage de fonte et de vanadium.

Dès le début, Henry Ford avait décidé d’utiliser cet alliage, pour construire sa nouvelle automobile, qu’il voulait plus légère et plus résistante.

Le groupe se réunissait chaque jour, dans la pièce secrète.  Chacune des pièces était étudiée et remise en question, afin de la rendre plus résistante tout en étant plus légère.  Les nouvelles pièces étaient dessinées sur un tableau noir, le dessin était photographié, afin d’éviter tout vol de brevet.  Le dessin était envoyé ensuite à la fonderie, pour être fabriqué en métal.  La nouvelle Ford prenait forme pièce par pièce. 

La Ford T apportait de nombreux changements aux pratiques manufacturières de l’époque, ce qui força les fabricants des autres marques à copier ces nouvelles inventions.  Par exemple, le volant de la T avait été fixé à gauche.  Une première.  Autre innovation, son moteur quatre cylindres, était coulé, en bloc, alors que la méthode employée, à l’époque était de couler les cylindres deux par deux, puis de les vissés au carter.  Autre avancée, majeure, la culasse était vissée et détachable du bloc moteur.  La carrosserie était de bois, comme celle de la plupart des autres marques.  Le châssis de la Ford T était léger et conçu pour être flexible, afin de pouvoir se tordre, pour absorber les sinuosités de la route.  Le moteur et la transmission étaient assemblés ensemble.  Le tout était tenu par seulement trois points d’ancrage.  Grâce à l’utilisation de vanadium, la voiture était légère.  Son moteur, capable de produire 20 ch, puissance remarquable à cette époque, la Ford T donnait des prestations supérieures à celles fournies par les autres automobiles, sur le marché.

Présentée au public, en octobre 1908, la Ford Modèle T connaissait un succès instantané.  Elle était des années, avant son temps, avec, en plus, un prix de vente fixé au minimum de l’échelle de prix de sa catégorie

De toutes les idées et les avancées techniques qui ont fleuri au cours de cette période, la Ford T se situait au premier plan.  Henry Ford l’avait en tête depuis la fondation de sa compagnie.  Il en était tellement fier, qu’il lui faudra pratiquement deux décennies, avant de réaliser que sa Ford, qu’il considérait comme étant capable de battre toutes concurrences, était dépassée par cette même concurrence et ne répondait plus, aux besoins et aux gouts de ses clients, même si au début de son existence la Ford T avait été celle qui avait créer une révolution, en permettant à l’homme de la rue de se procurer un moyen de transport, économique, capable de le libérer de toutes contraintes.  La Ford T fut donc la voiture la plus importante jamais construite, de l’histoire de l’automobile.  Elle est, encore aujourd’hui, la voiture la plus admirée des gens, quel que soit leur âge ou leur rang social.  La Ford T occupe une niche particulière dans l’Histoire.  Il faudra attendre 57 ans, avant de revoir arriver sur le marché, une automobile avec un impact aussi significatif, soit la Ford Mustang 1965.

C’est ainsi que se présente notre vedette, avec un héritage aussi historique.  Une magnifique Ford T Tourabout 1910 appartenant à M. Denis Monette.

 

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